Comme tout le monde sait, un incendie s’est déclaré, aujourd’hui après-midi (jeudi 9 décembre) au siège du parti Ennahdha, à Montplaisir. Les passants ont remarqué de la fumée qui se dégageait de l’étage d’en bas et des fenêtres des étages supérieurs. Ils ont donc alerté la Protection civile.
D’après des sources sécuritaires concordantes, la première étincelle de l’incendie s’est déclenchée au sein de la salle de réception au rez-de-chaussée et très vite, le feu a gagné les étages supérieurs, ainsi qu’une fumée suffocante, ce qui a obligé ces personnes qui se trouvaient dans ces étages, à sauter par les fenêtres. Ils en ont reporté des fractures et des brûlures, sans parler des cas d’asphyxie.
Ali Laarayedh et Abdelkarim Harouni figurent parmi les nombreux blessés
En effet, les deux dirigeants ont été transportés dans l’une des cliniques de la capitale où on les a mis sous observation.
Un cadavre dans la salle de réception
Parallèlement, la Protection civile a déployé toute sa logistique, maîtrisant le feu et secourant ceux qui étaient bloqués au sein du siège, avant de se rendre compte qu’un cadavre gisait dans la salle de réception. Il s’est alors avéré que le défunt était derrière cet incendie.
Les unités de l’arrondissement de sécurité d’El Menzah se sont aussitôt déplacées sur les lieux du sinistre , en présence des autorités judiciaires relevant du Tribunal de 1ère instance de Tunis, lesquelles ont chargé la brigade criminelle relevant de la police judiciaire d’El Gorjani de mener les investigations.
Il s’avère qu’un sexagénaire, adhérent d’Ennahdha, s’est immolé par le feu, en guise de protestation tenant à sa situation professionnelle et sociale. Cet acte aura déclenché le feu dans l’édifice.
Ennahdha précise
Ennahdha a publié un communiqué dans lequel elle précisait qu’un feu s’est déclaré au rez-de-chaussée, ajoutant que les causes n’avaient pas été encore établies. Elle précise qu’un militant du parti y a trouvé la mort. Elle a présenté ses condoléances à la famille du défunt et remercié la Protection civile pour la promptitude de son intervention.
La version du Ministère public
Le bureau de communication du tribunal de 1ère instance de Tunis déclare que les premières investigations font état d’un homme qui s’est immolé par le feu juste après avoir accédé au premier étage.
Le ministère de l’intérieur précise
Les premières investigations révèlent que le cadavre découvert au siège est celui d’un homme natif de 1970, habitant la Cité Ettahrir et ayant travaillé comme agent de réception.
Il est également précisé que tous ceux qui se trouvaient au sein du bâtiment au moment où le feu se déclarait ont été évacués (ils étaient au nombre de 18) dont 16 souffrant d’asphyxie, un de brûlures et un autre de fractures.
Rached Ghannouchi : « Martyr pour la justice et contre la dictature »
Rached Ghannouchi a déclaré le soir même que celui qui s’est immolé par le feu est l’une des victimes de la marginalisation et de la pauvreté. « Il avait passé dix ans en prison sous le joug de la dictature. Mais, ajoute-t-il, dix ans après la révolution pour la dignité, il n’a pas reçu de dédommagement et les décisions de l’Instance Vérité et Dignité sont restées lettre morte. »
Pour lui, « le défunt est une victime de la guerre médiatique tendant à incriminer les militants ».