Alors que le débat se poursuit autour du financement du budget de l’Etat, les salaires de la grande majorité des enseignants du primaire, du secondaire et du supérieur n’ont toujours pas été versés, à ce jour, ont dénoncé, ce lundi 31 janvier 2022, leurs syndicats respectifs relevant de l’UGTT.  Sur les réseaux sociaux, les réactions des enseignantes et des enseignants, de toutes disciplines et de tous âges, se répandaient déjà comme une traînée de poudre depuis plusieurs jours, entre mécontentement, colère et indignation, mêlés d’humour habituel des internautes tunisiens.

Dans une déclaration aux médias, Ikbal Azzabi, membre de la Fédération générale de l’enseignement de base a confirmé que les salaires des instituteurs pour le mois de janvier n’avaient toujours pas été versés, estimant qu’il s’agit d’un dangereux précédent et d’une humiliation. Ikbal Azzabi a précisé que les salaires étaient censés être versés depuis le 20 janvier.

Pour sa part, la Fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a condamné « fermement », le retard enregistré dans le paiement des salaires des universitaires, qui a dépassé cette fois, la fin du mois. Elle a souligné dans un communiqué publié lundi, que cette situation a porté préjudice aux universitaires, compte tenu de leurs obligations vis à vis de la banque ou en rapport avec leurs dépenses quotidiennes et la situation économique difficile dans le pays, notamment la hausse des prix.

Elle a également indiqué que des mouvements de protestation sont envisagés en raison des retards répétés dans le versement des salaires des universitaires, faisant porter au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, la responsabilité de la marginalisation de la famille universitaire par la Présidence du Gouvernement et le ministère des Finances.

A l’exception de quelques « heureux élus » parmi les enseignants qui annoncent, par-ci par-là, le versement de leurs salaires, la grande majorité de la « famille éducative » déplore, jusqu’à l’heure, le retard, qualifié d’injuste et d’injustifié, du paiement de leurs salaires. Détail frustrant : de toute la fonction publique, le secteur de l’enseignement semble être le seul à endurer ce retard de paiement. Alors, si crise financière il y a, « pourquoi sommes-nous les premiers à payer les pots cassés », seraient-ils naturellement tentés de penser.