A quoi les jeunes français aspirent-ils à deux mois de la présidentielle 2022 ? C’est ce qu’a cherché à déterminer l’enquête #MoiJeune2022, publiée mercredi 9 février par 20 Minutes et OpinionWay. Si certaines thématiques émergent, les préoccupations sont nombreuses chez les 18-30 ans. Les responsables politiques auraient tort de considérer la jeunesse comme une entité homogène.
Une jeunesse très diverse avec toutefois des préoccupations communes pour les questions de protection de l’environnement, de lutte contre les inégalités – en particulier entre les femmes et les hommes – et de pouvoir d’achat. A deux mois du premier tour de la présidentielle, c’est un portrait tout en nuances que livre la grande enquête #MoiJeune2022, publiée ce mercredi par 20 Minutes et OpinionWay et dont nous vous dévoilons les résultats en exclusivité*.
Une soif d’égalité et d’écologie
Quelles France dans cinq ans ? 29 % des 18-30 ans voudraient avant tout qu’elle soit « plus égalitaire » et 23 % « plus écologique ». La prospérité économique est citée par 16 % des répondantes et répondants, à égalité avec « une France plus sûre » et un point devant « une France plus fière d’elle-même ». Aucune thématique ne se détache nettement : « On aurait pu s’attendre à ce que les deux tiers nous disent « plus écologique », mais aucune réponse ne se détache vraiment », souligne Bruno Jeanbart, vice-président d’OpinionWay
Le tableau est bien différent pour les mesures plébiscitées par les 18-30 ans. Le consensus est très large concernant « le renforcement des mesures contre la maltraitance animale » (87 %), l’interdiction des « produits néfastes pour la biodiversité » (79 %) et de la chasse le week-end et les jours fériés (68 %) ou encore en faveur de la taxation des produits « qui proviennent de l’autre bout du monde ». Des préoccupations environnementales qui cotoient des thématiques de société (86 % des 18-30 ans demandent l’augmentation du budget de la santé, 69 % la légalisation de la gestation pour autrui et 50 % celle du cannabis) ou de sécurité (56 % prônent « l’expulsion des étrangers emprisonnés en France »). A contrario, certaines mesures sont massivement rejetées, à l’image de l’abaissement du droit de vote à 16 ans et de la taxation des héritages (à 72 %).
Des différences marquées entre les femmes et les hommes
L’étude #MoiJeune2022 montre des leviers de mobilisation très différents selon les femmes et les hommes. « On constate un clivage de genre qui est très fort dans cette enquête, comme dans les précédentes enquêtes #MoiJeune », pointe Burno Jeanbart. « Quelles seraient les premières causes pour lesquelles tu serais le plus prêt(e) à te battre ? », a demandé OpinionWay. « La lutte contre les violences et les agressions sexuelles », répondent les jeunes femmes à 45 %, devant la protection de l’environnement (42 %) et l’égalité femmes-hommes (33 %). Des priorités qui n’apparaissent pas dans le même ordre chez les jeunes hommes, comme le montre l’infographie ci-dessous :
Des besoins essentiels
Interrogés sur leurs souhaits prioritaires pour leur avenir, les jeunes de 18 à 30 ans mentionnent des besoins essentiels : être en bonne santé (44 %), s’en sortir financièrement (43 %), « ne pas être malheureux » (38 %) ou encore « fonder une famille » (31 %). Des thématiques qui pourraient paraître plus importantes pour les jeunes viennent ensuite : « Te trouver toi-même » (26 %), « trouver un métier qui a du sens » (24 %), « avoir de très bons amis » (21 %) ou encore « avoir beaucoup de temps libre pour toi » (16 %).
« Pas de consensus sur la situation du pays »
Comme c’est le cas pour la plupart des sujets, « il n’y a pas chez les jeunes de consensus sur la situation du pays », constate Bruno Jeanbart. Il serait ainsi erroné de considérer « les jeunes » comme une entité homogène. 56 % des vingtenaires jugent leur situation « meilleure » ou « semblable » à celle de leurs parents au même âge, contre 43 % qui l’estiment « moins bonne ». Dans un ordre de grandeur comparable, 44 % jugent la société française « juste » contre 55 % qui la trouvent « injuste ». Et 51 % des 18-30 ans estime que l’immigration joue un rôle « positif » lorsque 47 % le qualifient de « négatif ».
Peu d’espoirs en vue de la présidentielle
Pour près de la moitié des jeunes (49 %), les élections « ne permettent pas de changer les choses ». Seuls 52 % des vingtenaires estiment que leur situation personnelle s’améliorera si le ou la candidate qui a leur préférence est élue. Last but not least, 96 % des jeunes voteront pour un ou une candidate en fonction de « ses mesures pour la France » contre 3 % selon « ses mesures pour les jeunes ».
*Etude #MoiJeune 20 Minutes – OpinionWay, réalisée en ligne du 5 au 7 janvier auprès d’un échantillon représentatif de 1.026 jeunes âgés de 18 à 30 ans (méthode des quotas)
(D’après 20minutes)