Le Président de la République Kaïs Saïed s’est entretenu, mercredi, à Carthage, avec le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger Othman Jerandi. L’entretien a porté sur les relations de la Tunisie avec les pays frères et amis ainsi que les structures régionales et internationales, indique un bref communiqué de la présidence. Il a également permis de prendre connaissance des résultats de la participation de la Tunisie à nombre de réunions et de sommets régionaux, et de passer en revue les rendez-vous et échéances bilatérales et internationales à venir, ajoute la même source.
Le Président de la République Kaïs Saïed a rappelé aux pays et organisations internationales qui ont réagi à sa décision de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature, que « la Tunisie est un pays souverain qui œuvre pour l’instauration d’une société de droit ».
Dans une vidéo de son entretien mercredi avec le ministre des Affaires étrangères Othman Jerandi, publiée tard dans la soirée sur la page de la présidence de la République, le Président de la République a souligné que « certaines capitales et organisations sont préoccupées par la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature. Elles ne l’étaient pas quand la justice n’était pas réalisée en Tunisie, ou quand des milliards dont on ne connait toujours pas le sort ont été manipulés ».
Et d’ajouter : « Nous sommes également préoccupés, parce que nous sommes un Etat souverain qui connait mieux qu’eux les équilibres, les conventions et les accords internationaux, et que nous sommes attachés à la liberté, la démocratie et la justice ».
Le président Saïed a affirmé que « ceux qui expriment leur inquiétude connaissent très bien les dépassements qui ont eu lieu, ainsi que les assassinats et les abus commis sur l’argent public, et ils ne semblent pas s’en préoccuper ». Il a, dans ce sens, indiqué que le Conseil des ministres de ce jeudi examinera un texte relatif à l’audit des dons reçus par la Tunisie.
Il a, par ailleurs, souligné que « la magistrature est une fonction » et que « l’indépendance ne signifie pas saboter la justice de l’intérieur ». Il a dans ce même contexte indiqué qu’un texte relatif au conseil provisoire de la magistrature sera également examiné au cours du Conseil des ministres.
Kaïs Saïed avait annoncé, samedi dernier, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature, affirmant qu’un décret à cet effet sera pris sous peu. Les ambassadeurs des pays du G7 accrédités en Tunisie, l’Union européenne et le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme ont exprimé ces derniers jours leur « préoccupation » suite à cette décision.