Encarté au Parti communiste (PC) depuis près de 40 ans, Fabien Roussel n’est pas un novice de la politique, mais cette élection présidentielle 2022 est sa première en tant que candidat. Choisi en mai 2021 pour représenter son parti, il défend aujourd’hui un programme constitué de 180 propositions pour « la France des jours heureux ».
FILS DE COMMUNISTES
Les liens entre Fabien Roussel et le Parti communiste se sont tissés dès son plus jeune âge. Né à Béthune (Pas-de-Calais) en 1969, il a grandi dans les bassins miniers et a marché dans les traces de son père, élu communiste de la ville puis journaliste pour l’Humanité. Enfant, Fabien Roussel l’accompagnait pour distribuer les tracts, avant d’intégrer plus tard le Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF), dès ses 16 ans.
A l’époque il a notamment milité activement pour réclamer la libération de Nelson Mandela. Après avoir passé son bac, Fabien Roussel a poursuivi ses études pour devenir journaliste reporter d’images. Il a exercé ce métier pendant plusieurs années, en tant que correspondant à l’étranger mais aussi au sein de la rédaction de France 3 Champagne-Ardenne, avant de se consacrer pleinement à la politique.
SON ASCENSION AU SEIN DU PCF
En 1997, Fabien Roussel est devenu le conseiller de Michelle Demessine, communiste elle aussi et secrétaire d’Etat au Tourisme sous Jacques Chirac, au sein du gouvernement de la gauche plurielle mené par Lionel Jospin. Les années 2000 l’ont ensuite mené à Lille, où il a exercé en tant qu’attaché parlementaire d’Alain Bocquet, député du Nord et président du groupe communiste à l’Assemblée nationale de 1993 à 2007.
Sa première candidature à une élection remonte à 2004, pour les cantonales. Il s’était alors présenté dans le canton de Lille-Sud-Ouest et avait terminé en cinquième position, avec 5,2% des voix. Un score presque répété à l’identique lors des élections régionales de 2015 : sa liste, soutenue par le PCF, avait récolté 5,3% des voix dans la nouvelle région Nord-Pas-de-Calais-Picardie (Hauts-de-France).
Au cours de cette période, en 2014, Fabien Roussel a également assumé son premier mandat de conseiller municipal, pour la ville de Saint-Amand-les-Eaux (Nord). Il y réside encore aujourd’hui avec son épouse, Dorothée, et leurs enfants respectifs, cinq au total, issus de précédentes unions. Devenu député de la 20e circonscription du Nord en 2017, il a notamment, avec son groupe, porté un texte contre l’évasion fiscale et s’est opposé au projet de réforme des retraites.
A l’issue du 38e congrès du Parti communiste, le 25 novembre 2018, Fabien Roussel a finalement été élu secrétaire national de la formation, succédant à Pierre Laurent. Les adhérents l’ont ensuite choisi pour les représenter lors de l’élection présidentielle de 2022, alors même qu’ils s’étaient ralliés à Jean-Luc Mélenchon en 2017.
POUVOIR D’ACHAT, EMPLOI ET JEUNESSE
En tant que candidat à la présidentielle 2022, Fabien Roussel défend un programme intitulé « La France des jours heureux », en hommage à celui du Conseil national de la résistance dont le titre était à l’époque « Les jours heureux ».
Il a présenté ses 180 propositions le 24 janvier dernier, soutenant un «projet de société» favorisant selon lui «l’emploi et le pouvoir d’achat, une République sociale et laïque, et pour la paix en Europe et dans le monde». Parmi les mesures fortes figurent notamment la hausse du Smic à 1.500 euros nets, la semaine de 32h ou encore «une pension minimum pour les retraités à 1.200 euros».
Le candidat communiste entend également développer les services publics, avec la création de 500.000 postes. L’un de ses objectifs phares est d’« éradiquer le chômage » en « garantissant à chacun un emploi ou une formation avec un salaire digne ». Cela « commence par les jeunes », avec un revenu étudiant à partir de 850 euros, « jusque 1.000 euros selon la situation ».
Fabien Roussel souhaite tripler l’ISF, nationaliser les compagnies d’assurance privée et taxer les bénéfices des multinationales qui font un bénéfice « de plus de 500.000 euros ». En matière de transition écologique, le candidat demande la « nationalisation d’EDF et d’Engie » et plaide pour un « mix énergétique », alliant le nucléaire aux énergies renouvelables.
S’il était élu, Fabien Roussel travaillerait en outre à la sortie de la France de l’Otan, ainsi qu’à la réécriture de nouveaux traités économiques au sein de l’UE. La perspective de son arrivée à l’Elysée reste néanmoins lointaine pour l’heure puisque, selon le dernier baromètre Opinionway pour CNEWS, le candidat communiste est crédité de 3% d’intentions de vote.
(agences)