Il ne reste que deux semaines au président français Emmanuel Macron pour se déclarer candidat à sa réélection. Attendre le plus tard possible le maintient en surplomb de ses concurrents, à moins de deux mois du premier tour de la présidentielle 2022.
En 1965, première élection du président au suffrage universel, Charles de Gaulle n’a fait acte de candidature que 31 jours avant le premier tour. François Mitterrand en 1988 ? Seulement 33 jours avant.
C’est logique. Emmanuel Macron profite de sa position dominante pour laisser ses concurrents s’entre-déchirer et adresser des coups dans le vide. Il se maintient en surplomb de la campagne, en jouant, lors de ses déplacements et interventions, sur l’ambiguïté de sa position de président presque candidat.
Exposant sa vision de la France à long terme. Savourant son statut de favori. Et tant pis s’il gèle aussi la campagne, en alimentant, par son attentisme, le sentiment qu’elle n’a pas vraiment commencé.
La liste officielle publiée le 7 mars
Ses équipes de campagne sont prêtes. Quand endossera-t-il le costume de candidat ? La situation à la frontière de l’Ukraine reste explosive mais la crise sanitaire s’apaise avec le reflux des contaminations et hospitalisations. Et il peut se gratifier des bons chiffres du chômage tout juste publiés. Cela est sans compter le bilan de son quinquennat en matière de sécurité.
Emmanuel Macron, qui, sans être candidat, fut le premier à décrocher ses 500 parrainages (1 345 au dernier comptage officiel, ce qui finit d’exaspérer ses concurrents), n’est pas obligé de se déclarer publiquement.
Il peut le faire par simple courrier au Conseil constitutionnel. Mais plus probablement le fera-t-il par une allocution (comme Charles de Gaulle, en 1965, ou Valéry Giscard d’Estaing, en 1981), une interview (comme François Mitterrand, en 1988, et Nicolas Sarkozy, en 2012), ou au détour d’une question d’élue prévue à l’avance (comme Jacques Chirac, en 2002).
(agences)