La Russie a déployé ces dernières semaines des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne. On vous propose un récap’ quotidien sur cette crise diplomatique qui secoue le monde.
Ce lundi 21 février, il était question principalement de l’attaque fantôme à la frontière russe, de la réunion d’urgence à l’ONU, mais surtout du sommet entre Washington et Moscou. L’Elysée avait annoncé dans la nuit de dimanche à ce lundi que Joe Biden et Vladimir Poutine ont accepté de tenir un sommet, proposé par Emmanuel Macron. Une rencontre « prématurée », a toutefois fait savoir le Kremlin ce lundi.
L’info du jour
Emmanuel Macron continue de jouer la carte diplomatique par téléphone. Le président français s’est de nouveau entretenu avec Vladimir Poutine pendant une heure dimanche soir, pour la seconde fois de la journée. Il avait auparavant parlé au président américain, Joe Biden, a annoncé l’Elysée.
Macron avait déjà discuté dans l’après-midi pendant près de deux heures avec son homologue russe, dans le cadre d’une série de discussions entre chefs d’Etat pour tenter d’éviter un conflit armé dans l’est de l’Ukraine.
Toutes ces discussions ont permis d’accoucher dimanche soir d’une annonce surprise : Vladimir Poutine et Joe Biden ont accepté de se rencontrer lors d’un sommet, proposé par Emmanuel Macron. La Maison-Blanche a cependant posé une condition : « une invasion » de l’Ukraine ne doit pas avoir lieu d’ici-là. L’Elysée a également précisé que les pourparlers seraient dans un second temps élargis à « toutes les parties prenantes » à la crise.
Le Kremlin a toutefois douché ces espoirs ce lundi, qualifiant de « prématurée » une telle rencontre. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a néanmoins fait savoir qu’il allait voir son homologue américain Antony Blinken jeudi à Genève.
La phrase du jour
« Le processus de paix dans le conflit en Ukraine n’a aucune perspective »
Les accords de paix de Minsk sur le conflit opposant l’Ukraine à des séparatistes prorusses n’ont aucune perspective de mise en œuvre, a jugé ce lundi le président Vladimir Poutine, accusant Kiev de les saboter.
Le chiffre du jour
5. C’est le nombre de « saboteurs » ukrainiens que l’armée Russe affirme avoir tués. La raison ? Leur présence en territoire russe, mais également leur tentative de franchir la frontière avec deux véhicules militaires.
« Lors de combats, cinq personnes appartenant à un groupe de saboteurs et de renseignement ayant violé la frontière de la Russie ont été éliminées », a indiqué l’armée, assurant que l’incident a eu lieu dans la région de Rostov, près de la localité de Mitiakinskaïa, tôt dans la matinée.
Une information que l’Ukraine a formellement démentie. « Pas un seul de nos militaires n’a franchi la frontière avec la Fédération de Russie, et pas un seul d’entre eux n’a été tué aujourd’hui », a déclaré à la presse un haut responsable du ministère de l’Intérieur, Anton Gerachtchenko.
L’ESSENTIEL
Sommet ou pas sommet, les tensions entre l’Ukraine et la Russie ne semblent pas franchement s’apaiser, et les pays occidentaux ne semblent pas plus convaincus d’une sortie de crise. Ce lundi après-midi, la Maison-Blanche, par la voix de son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, aurait même affirmé qu’une invasion de la Russie chercherait à « écraser » violemment le peuple ukrainien.
Dans la foulée, l’Ukraine a demandé une réunion « immédiate » du Conseil de sécurité de l’ONU face à la menace d’une invasion russe. « A la demande du président Volodymyr Zelensky, je demande officiellement des consultations immédiates des membres du Conseil de sécurité de l’ONU au nom de l’article 6 des memorandums de Budapest », a tweeté le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba. La demande se fonde sur un accord de 1994 garantissant l’intégrité et la sécurité de l’ex-république soviétique en échange de l’abandon des armes nucléaires héritées de l’URSS.
Peu après cette annonce, le gouverneur de la région du Donetsk dans l’est de l’Ukraine a annoncé qu’un civil avait perdu la vie après un bombardement séparatiste. La victime, un homme né en 1970, a été tuée dans le village de Novolouganské, où le bombardement a aussi provoqué une coupure de l’électricité et du chauffage et endommagé un gazoduc, a précisé sur Facebook le gouverneur Pavlo Kyrylenko. Un bombardement mortel qui ne risque pas d’apaiser les tensions.
Poutine, l’allocution à la Nation
Dans son allocution à la télévision russe, le président Vladimir Poutine reconnaît l’indépendance des séparatistes prorusses. « Je juge nécessaire de prendre cette décision qui était mûre depuis longtemps: immédiatement reconnaître l’indépendance de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lougansk », a-t-il déclaré demandant au Parlement russe « d’approuver cette décision puis de ratifier les accords d’amitié et d’entraide avec les deux républiques ».
Le président russe a intimé à l’Ukraine de cesser immédiatement « ses opérations militaires » contre les séparatistes : « Ceux qui ont pris le pouvoir à Kiev et qui le gardent, nous exigeons d’eux l’arrêt immédiat des opérations militaires, autrement toute la responsabilité de la poursuite de l’effusion de sang reposera totalement sur la conscience du régime en territoire ukrainien », a-t-il dit à l’issue d’une longue allocution à la Nation.
L’UE dénonce…
L’UE dénonce la reconnaissance de l’indépendance des régions séparatistes par Moscou comme une « violation flagrante du droit international » et va réagir « avec fermeté », annoncent les chefs de l’UE après l’intervention du président Vladimir Poutine.
« La reconnaissance des deux territoires séparatistes en #Ukraine est une violation flagrante du droit international, de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et des accords de #Minsk. L’UE et ses partenaires réagiront avec unité, fermeté et détermination en solidarité avec l’Ukraine », ont affirmé dans deux tweets séparés le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.
Boris Johnson dénonce…
Le Premier ministre britannique Boris Johnson dénonce la reconnaissance de l’indépendance des régions séparatistes en Ukraine par Moscou comme « une violation flagrante de la souveraineté » du pays et une « répudiation » des accords de paix de Minsk.
Air France annule ses vols
Sur fond de crise en Ukraine, Air France a annulé ses deux vols Paris-Kiev et Kiev-Paris prévus mardi « au regard de la situation sur place et à titre conservatoire », a indiqué ce lundi 21 février la compagnie aérienne. La compagnie aérienne française a annoncé l’annulation de ses deux vols prévus mardi entre Paris et Kiev « au regard de la situation sur place et à titre conservatoire ».
« Air France réévaluera régulièrement la situation et rappelle que la sécurité et sûreté des vols, de ses clients ainsi que de ses équipages, est un impératif absolu », a-t-elle ajouté. Jusqu’à présent, la compagnie assurait deux rotations par semaine entre Paris et Kiev, le mardi et le dimanche.
(agences)