Avoir des enfants hors mariage est considéré, encore, par certains comme étant un sujet tabou .
On entend souvent parler en Tunisie des » mères célibataires » qui tuent leurs enfants, les jettent dans des poubelles et même les tuent parfois. L’infanticide dans toute son horreur.
Les valeurs de la société et la peur du déshonneur sont leurs principales excuses. Voilà ce qui se passe chez nous.
Un accident récurrent !
La brigade de la police judiciaire de Sfax-Sud a arrêté cinq personnes d’une même famille pour homicide volontaire et ce , selon le correspondant de Mosaïque Fm à Sfax, Fethi Boujneh.
A noter que la découverte du corps sans vie d’un nouveau-né, dans un sac en plastique a été faite à l’hôpital universitaire Hedi Chaker.
D’après les premiers éléments de l’enquête, le bébé, né hors-mariage, a été étranglé avec une corde.
Il est à mentionner que sa mère a été identifiée suite à la détérioration de son état de santé après l’accouchement.
Les unités sécuritaires à Kasserine-Médina ont réussi à arrêter une femme originaire de la délégation de Sbeiba qui a vendu le bébé contre une somme de 500 dinars, le 22 septembre 2021.
Il est à mentionner qu’une jeune femme de 21 ans, originaire de Kasserine, qui a vendu son enfant né hors-mariage pour 400 dinars, a été arrêtée le 27 mars 2021, selon le ministère de l’Intérieur.
Sous la loupe de la loi !
Selon le premier article de la Loi n° 1998-0075 du 28 octobre 1998, relative à l’attribution d’un nom patronymique aux enfants abandonnés ou de filiation inconnue, la mère qui a la garde de son enfant mineur et dont la filiation est inconnue doit lui attribuer un prénom et son nom patronymique ou d’en demander l’autorisation, conformément aux dispositions de la loi réglementant l’état civil.
Elle doit, en outre, dans un délai ne dépassant pas six mois à compter de la date de la naissance, demander au président du tribunal de première instance compétent ou à son vice-président d’attribuer audit enfant un prénom de père, un prénom de grand- père et un nom patronymique qui doit être, obligatoirement dans ce cas, le nom de la mère.
D’après le deuxième article, si aucun des parents des enfants abandonnés ou de filiation inconnue n’a demandé qu’il leur soient attribués des éléments d’identité, et ce, dans un délai de six mois après qu’ils ont été recueillis par les autorités compétentes, le tuteur public tel qu’il est déterminé par la loi relative à la tutelle publique, à la tutelle officieuse et à l’adoption doit, conformément aux dispositions de la loi réglementant l’état civil, attribuer un prénom aux enfants dont la filiation est inconnue.
Du village Bourguiba au village d’enfants SOS
Ouvert en 1983, le village d’enfants SOS est implanté à Gammarth, dans la banlieue nord de Tunis, non loin du site historique de Carthage.
Il accueille aujourd’hui 101 enfants et jeunes dans ses 13 maisons familiales (dont l’une est située à l’extérieur du village d’enfants SOS) et la structure d’encadrement des jeunes.
Le village d’enfants SOS de Gammarth a été construit dans le style arabe sur une ancienne oliveraie de 2 ha. Il a ouvert ses portes en novembre 1983 et a été inauguré officiellement le 22 mars 1984 en présence de Hermann Gmeiner et de Madame Wassila Bourguiba, l’épouse du président de l’époque, selon le site canadien de SOS villages.
Malgré les efforts déployés par la société civile et le ministère de la Femme pour garantir les droits des enfants nés hors-mariage mais il est temps de lever la barre plus haut et d’avoir recours à des punitions plus sévères et plus strictes.
Il est temps, aussi, de lever le tabou sur le sujet des mères célibataires et d’avoir recours à la communication au sein de la famille .
Certes, il faut faire des choix difficiles dans la vie. Mais l’infanticide, pour un raison ou une autre, reste un crime horrible.
Ghada DHAOUADI