L’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, Abderrazek Kilani, connu pour être proche du mouvement islamiste Ennahdha, et qui devrait comparaître mercredi devant le tribunal militaire de Tunis, plaidera non coupable face aux accusations déposées à son encontre suite à l’incident qui s’est produit, le 2 janvier 2022, avec des agents de sécurité devant l’hôpital Habib Bougatfa (gouvernorat de Bizerte), où se trouvait son client, Noureddine Bhiri, membre du mouvement Ennahdha, .
Dénonçant un procès politique par « excellence », Abderrazek Kilani devrait répondre de son appartenance à un attroupement de nature à « troubler l’ordre public » et dont l’objet est de « commettre une infraction ou de s’opposer à l’exécution d’une loi, d’outrage à un fonctionnaire public par voie de paroles et menaces dans l’exercice de ses fonctions, de tentative de provoquer, au moyen de troubles et de manœuvres frauduleuses, une cessation individuelle ou collective de travail et d’incitation des forces de sécurité à la rébellion ».
Lors d’une conférence de presse tenue, lundi, au siège de la maison de l’avocat à Tunis, l’ancien bâtonnier a encore dit rejeter un « procès éminemment politique », assurant qu’il n’a jamais incité les forces de l’ordre à la rébellion. « L’échange verbal que j’ai eu avec les agents de sécurité devant l’hôpital était purement « juridique et civique », a-t-il dit, réaffirmant qu’il « ne reviendra jamais sur ses propos. »
Kilani a pointé du doigt des pages Facebook pro-Saied qui, a-t-il accusé, « ne cessent de le prendre pour cible », rappelant qu’il a été victime d’une agression par la police, le 14 janvier dernier, lors de sa participation à des manifestations à l’occasion de l’anniversaire de la révolution.
Revenant sur sa comparution devant la justice militaire, l’ancien bâtonnier a vivement critiqué le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, lequel s’est empressé à » qualifier l’affaire à tort « , soulignant que les atteintes visant les avocats ne sont autres qu’un affront au droit des citoyens à la défense.
« Il est inacceptable qu’un simple citoyen soit traîné devant la justice militaire sur fond d’une simple altercation verbale avec un agent de sécurité « , a-t-il déploré. Des organisations nationales et internationales ont annoncé leur soutien à l’avocat Abderrazek Kilani, réclamant l’arrêt définitif et immédiat des poursuites engagées à son encontre.