« La machine de l’investissement n’est pas en panne en Tunisie et le site tunisien attire toujours les investisseurs notamment étrangers », assurent les décideurs. En dépit du repli des intentions d’investissent dans le secteur industriel et des services liés à l’industrie au cours du mois de janvier 2022, faut-il s’attendre à un inversement de la tendance d’ici la fin de l’année. La reprise annoncée du mégaprojet du groupe émirati Bukhatir « Tunis sports City » vient de donner une lueur d’espoir.
Lors du Conseil ministériel tenu avant-hier sous la présidence de la République, il a été question de discuter des moyens à même de stimuler les investissements via une nouvelle vision. En attendant de voir plus clair la tournure que prendront les grands axes de cette vision, les intentions d’investissement industriels ne sont pas aussi intenses et sont à la douillette en ce début d’année. Selon le bulletin de conjoncture publié hier une baisse de 18% des investissements déclarés dans l’industrie a été observée en janvier 2022.
Recul de 49,7% des investissements en partenariat
En effet, les investissements déclarés en janvier 2022 dans le secteur de l’industrie ont baissé de 18,3% par rapport à janvier 2021, passant ainsi de 151 millions de dinars (MDT) en janvier 2021 à 123,3 MDT en janvier 2022. Les investissements de création déclarés ont baissé de 7,2%, passant de 55,3 MD en janvier 2021 à 51,3 MD en janvier 2022.Les investissements déclarés dans les industries ciblant le marché local ont diminué de 40,8%, à 65,4 MDT, au 1er mois de 2022.
Dans les zones de développement régional, les investissements déclarés se sont repliés de 10,1%. Ainsi, la part des intentions d’investissement dans ces zones, dans l’ensemble des gouvernorats est passée de 49 % à 44,5% en janvier 2022. Pour les investissements industriels 100% étrangers, ils ont augmenté de 1,7%, alors que ceux en partenariat ont reculé de 49,7%.
En dépit de cette baisse de régime qui ne fait que perdurer dans le temps, le gouvernement croit dur et tient bon à faire tourner l’appareil de l’investissement en diversifiant les secteurs cibles. Toutefois faudrait-il tout d’abord parachever les grandes lignes du processus transitoire dont essentiellement la question d’amnistie pénale. « Un décret-loi sera bientôt promulgué et le projet de loi est fin prêt », a réaffirmé hier le président de la République. En attendant l’assainissement et l’amélioration de l’environnement des affaires, les détenteurs de capitaux qu’ils soient Tunisiens ou étrangers sont surtout soucieux et revendiquent une légitime absolue celle de la stabilité politique et sociale. Atout essentiel à tout investissement.
La décision du groupe émirati Bukhater de relancer incessamment les travaux du mégaprojet « Tunis Sport City » vient égayer les papilles. L’annonce officielle de la reprise dudit est prévue jeudi prochain en présence notamment de M. Salah A. Bukhatir, chairman du groupe Bukatir ainsi que de M. Afif Bejaoui, le nouveau président Exécutif de la filiale tunisienne.Tunis Sports City est une cité sportive, composée d’une zone urbaine destinée à accueillir 30 à 50 000 habitants et d’infrastructures sportives, en cours de construction près de Tunis en Tunisie. Le chantier est confié à la société Sports Cities International, filiale du groupe Boukhatir basé à Charjah (Émirats arabes unis), pour un coût total de 4,9 milliards de dollars.
Yosr GUERFEL AKKARI