Jawhar Ben Mbarek, membre de « Citoyens contre le coup d’Etat » a affirmé, dans une conférence, mercredi à Tunis, que l’opposition au Président Kaïs Saïed se poursuit à travers l’organisation des rassemblements de contestation, des déplacements dans les régions et des manifestations politiques. Il a annoncé une descente dans la rue le 20 mars prochain pour « dénoncer le coup d’Etat, soutenir les prisonniers politiques et appeler à leur libération ».

Les participants à la conférence ont accusé le président Kais Saied de vouloir « exploser la société tunisienne dans une logique de confrontation ». Ils ont estimé que « le processus du 25 juillet a privé la Tunisie de conclure un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) et d’obtenir des prêts et dons prévus en 2021 ». Les participants ont ont appelé à « unifier les rangs, surmonter les conflits, oeuvrer à rétablir le processus constitutionnel et affronter le coup d’Etat qui a entrainé le pays vers une crise sans précédent ».

De son côté, le dirigeant du parti al-Amal Néjib Chebbi a appelé à l’union des forces et à se concentrer sur le dossier économique pour identifier une stratégie de sortie de crise. Dans une deuxième étape, il faut s’attaquer, selon lui, au volet politique et engager un débat sur la réforme politique nécessaire avant de former un front pour l’avenir.
Pour sa part, l’économiste Abdessalem Abassi (ancien conseiller du gouvernement Mechichi) a estimé que la situation économique et financière en Tunisie avant le 25 juillet était difficile surtout avec l’impact de la pandémie de Covid-19. Mais les mesures d’exception, a-t-il dit, ont privé la Tunisie d’un accord avec le FMI auquel est parvenu le gouvernement Mechichi et qui devait être signé le 30 septembre 2021.
Pour Iyadh Elloumi, membre de l’initiative « Citoyens contre le coup d’Etat » : »il est difficile de parler d’investissement quelle qu’en soit la nature face à la situation exceptionnelle à laquelle le pays est confronté. Sur les indicateurs socio-économiques, Elloumi a estimé que les chiffres sont « alarmants » en l’absence notamment de véritables mécanismes de protection sociale.