Pur et simple, comme une mélodie sans fard…

Sur la scène du Kef, Guillaume Perret n’y va pas par quatre chemins pour subtiliser la cadence : des vagues intenses et positives, chaudes comme l’orient, entremêlées d’ondulations, froides et subtiles, fines comme l’aurore. Le tout, léger comme la brise, sobre comme le temps, enchante et captive, sur le fond de ses structures harmoniques, optimistes et sagaces, ponctués de frissons souterrains, furtifs et fugaces.

Avec « Simplify », Guillaume Perret n’ira certainement pas jusqu’à bluffer le public mélomane de Sicca Jazz, pour cette deuxième mondiale de son bébé-concert. Il se contente néanmoins de le charmer.

Accompagné à la batterie par un Tao Erhlich, plus ou moins complice mais assurément ardent, le saxophoniste français, « récidiviste » au Kef soit dit en passant, tient quand même parole et en bouche un coin : droit dans ses loops et virtuose à l’instrument, il égrène des phrases rythmiques, vivaces et épurées, jonchés de progressions modales et de riffs insouciants.

Une touche orientaliste, des rythmes éthiopiens et des harmonies indiennes comme toile de fond, du « heavy métal » en filigrane et des bouts de mélodies suaves, glanées par-ci par-là, Guillaume Perret, humble sur scène mais persuasif et consistant, distille une lumière aussi mélodique que résonnante de son électro jazz.

De l’optimisme dans l’air, de la simplicité saisie au vol : un concert bruissant de vie et débordant d’insouciance.

Slim BEN YOUSSEF