Trente-sept organisations nationales et associations de défense des Droits de l’Homme ont exprimé leur soutien à l’instauration d’une Journée nationale de lutte contre l’impunité, le 31 mars, en soutien aux victimes des violences policières et à l’heure où s’ouvre, jeudi, le procès des accusés du meurtre du jeune Omar Laabidi.

Elles appellent à cette occasion, dans un communiqué conjoint publié mercredi, à participer massivement jeudi à un rassemblement citoyen devant le Tribunal de Première Instance de Ben Arous. Elles soulignent, en outre, l’importance de conjuguer les luttes des différentes composantes de la société civile, des mouvements citoyens et de jeunesse, « en vue d’établir la vérité sur les crimes dans lesquels est impliquée l’institution sécuritaire, et de mettre fin à l’impunité. »

Ce communiqué conjoint a été notamment signée par la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), l’Association tunisienne pour la Défense des Libertés Individuelles, le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie, Bawsala, Avocats Sans Frontières, l’Organisation internationale contre la Torture et l’Association tunisienne de soutien aux minorités.

La mort du jeune Omar Laabidi remonte au 31 mars 2018. Fan du Club africain, il avait fui la police lors des affrontements qui ont suivis le match entre le CA et l’Olympique de Médenine et s’est noyé dans l’Oued Méliane, près du stade de Radès.

Selon le témoignage de l’un de ses amis, les policiers qui le pourchassaient lui auraient dit « apprend à nager » alors qu’il se noyait et demandait de l’aide. Le hashtag #apprendanager est devenu un trend les jours qui ont suivis l’incident, et le slogan de la lutte contre les violences policières.

Dans cette affaire, 17 accusés ont été traduits devant le juge d’instruction du Tribunal de Première Instance de Ben Arous pour « homicide involontaire et non-assistance à personne en danger ».