La galerie In’Art Abderazak Sahli à Hammamet a abrité une exposition collective de jeunes talents de l’Institut des Beaux Arts de Nabeul et d’une autodidacte de styles confondus, qui sont venues partager leurs émotions et leurs talents. La particularité de cette exposition intitulée « Regard » est de n’imposer aucun thème. Chaque artiste est libre d’exprimer, à travers la multiplicité des techniques et des formes, ce qu’il ressent face à un événement. Une série de tableaux, grands formats ou miniatures, huiles sur toiles, acryliques, aquarelles, des œuvres de gravure témoignent de la variété de cette exposition collective.

La plupart des œuvres des participantes expriment des touches artistiques qui diffèrent d’une artiste à une autre et dépend des ambitions et des espoirs de promouvoir l’art pictural et de véhiculer les sentiments spontanément.

Zina Maayoufi  a excellé, notamment, avec ses tableaux qui reflètent une maîtrise parfaite de la technique picturale et une précision d’exécution prometteuse. Sa peinture est animée de plans et de formes, où les couleurs, lumière et transparence recréent des paysages abstraits. Les couleurs sont mises en valeur dans les contrastes, les juxtapositions et les correspondances entre les formes. Au-delà du décor qu’elle plante  avec justesse, cette jeune artiste a su communiquer ses idées à travers son tableau « Femme guitare ». Le corps est une source d’inspiration pour l’artiste car il est à la fois l’incarnation de la beauté, du désir, de la rêverie. Dans son œuvre « Souffle » , elle évoque l’usure, l’épuisement, la perte de contrôle. Couleurs et formes sont inséparables dans « Chouf ». C’est une question d’atmosphère, de sensations ambiantes. La peinture c’est une occasion pour nous révéler la sensibilité artistique, grâce à elle, l’invisible devient visible, les jeux de lumière, la transparence, le contraste.

La série de Nihel Sayenni met de l’avant des toiles d’acrylique d’art abstrait. Cette peinture abstraite nourrit l’imaginaire et cristallise l’émotion. La liberté d’expression et l’art permettent à la jeune artiste de passer des messages. Ses toiles abstraites sont remplies d’explosions de formes et de couleurs. Les souvenirs d’enfance s’invitent à l’âge adulte. Ces souvenirs ne sont pas pour autant un simple retour du passé. Ils constituent notre identité. Ils sont la garantie qu’on a un passé. Et quand on a un passé, c’est qu’on est sûr d’avoir une histoire et qu’on peut donc penser à un avenir. Nihel Sayenni adore les enfants car ils représentent l’innocence, la vérité. Elle nous entraîne dans son tableau « innocence » dans son univers plein de douceur, de rêve et de poésie.

 

 

 

 

 

 

Cette exposition présente, d’autre part, des estampes de différentes techniques de gravure comme : Xylogravure, linogravure eau-forte, pochoir, monotype, sérigraphie. C’est également pour montrer et témoigner les spécificités de la gravure à l’Institut supérieur des Beaux arts de Nabeul. Dans son travail de graveur, Aymen Nbili ne cherche pas à représenter la réalité mais à créer des volumes, des objets, des corps qui nous dévoilent un monde ambigu.

L’exposition de Rawenne Ladouze propose, pour sa part, de faire le tour de la Lune et de toucher du doigt l’influence de cet astre dans le domaine artistique. Dans son travail, la jeune artiste utilise la technique de l’eau-forte. Le gravure lui permet d’arriver à transmettre la profondeur et le clair-obscur, allant du blanc au noir total. Elle part du réel pour aboutir à l’irréel, au surnaturel, au surréalisme. Elle crée de nouveaux espaces et exprime de cette façon sa vie intérieure.

Autodidacte, Najoua Hassouna a, de son côté, une prédilection pour la peinture à l’huile. Elle peint principalement des paysages, des scènes de la vie quotidienne, la mer. A travers ses réalisations, elle se donne du plaisir et souhaite donner du plaisir aux autres.

                                                      Kamel BOUAOUINA