Suite à l’incident du 23 mars dernier, où ils ont été empêchés de filmer une action liée à l’affaire Omar Laabidi, lancée par la compagne « Apprend à nager », les confrères photojournalistes (à Nawaat) Seif Koussani et Tarek Laabidi comparaîtront demain, jeudi, devant le Tribunal de première instance de Ben Arous « pour avoir filmé dans un espace public sans autorisation ».
L’argument des autorités était qu’ils « filmaient dans un espace public sans demander une autorisation officielle ». En face, beaucoup insistent, pourtant, que l’autorisation fournie par l’institution médiatique à laquelle appartient le journaliste est suffisante, et que la procédure de demander celle de l’Etat, et plus précisément celle du ministère de l’Intérieur, n’est plus demandée depuis la révolution de 2011.
Sur les réseaux sociaux, la controverse repart, d’ailleurs, de plus belle, lorsqu’on évoque la liberté dont jouissent les « citoyens lambda » (comparée aux contraintes pour les journalistes, par exemple) de pouvoir filmer, généralement avec leurs smartphones, pour ensuite les partager sur les réseaux sociaux, et ce, sans suivre aucune procédure au préalable (contrairement aux journalistes).
//Lire aussi : Affaire Omar Laabidi ajournée : des tensions à la pelle !
Pour rappel, et selon un ancien communiqué de leur institution, les journalistes concernés n’ont pas été seulement empêchés de faire leur travail le jour de l’incident, mais une partie de leurs matériels et de la matière filmée a été confisquée, ainsi que leurs pièces d’identité.
Dans ce contexte, Nawaat a publié mercredi un communiqué condamnant « les atteintes au droit des deux journalistes, et les obstacles dressés face à l’exercice de la profession. » La plateforme a indiqué, en outre, qu’elle se réserve « le droit de poursuivre, tant en justice que sur le plan administratif les agents ayant enfreint de manière flagrante la loi. »
Pour sa part, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a manifesté son soutien aux deux confrères ainsi qu’au média Nawaat, en repartageant le communiqué dénonçant cette poursuite judiciaire. Ceci est sans compter une vague de soutien aux deux journalistes sur les réseaux sociaux, dénonçant, notamment, des « formes de « harcèlement » à l’encontre des journalistes.
Rym