Parti discrètement vendredi dernier, Moncef Charfeddine était un historien, écrivain et producteur de radio et de télévision. Il était un touche à tout, évoquant dans ses émissions radiophoniques ou télévisées des sujets intéressants, allant de l’histoire des personnalités tunisiennes aux us et coutumes à la capitale comme dans certaines régions du pays. Il parlait également de théâtre et décrivait longuement les personnalités théâtrales telles que Hamouda Mâali, Allala Sfaihi et tant d’autres parmi les anciennes figures qui ont marqué le monde artistique et que les jeunes générations n’ont pas eu la chance de connaître. Il savait retenir son interlocuteur par son verbe facile à comprendre, avec un arabe littéraire accessible à tous, le petit cheveu sur la langue faisant l’originalité de son accent et ajoutait à la sympathie de ce bonhomme cultivé, sympathique et avenant. Il était humble et saluait tout le monde avec une manière qui était la sienne, simple sans être simpliste, car les hommes de sa trempe ne courait pas les rues, étant donné son expérience et le bagage intellectuel qu’il a avait.
En effet, après des études primaires et secondaires à Sousse puis au collège Sadiki il a poursuivi ses études à Paris, où il décrocha une licence de lettres arabes à la Sorbonne.
De retour en Tunisie, il a enseigné d’abord dans de nombreux établissements dont le collège Sadiki , avant de s’occuper de théâtre . Il a fondé, en 1975, la Maison d’Édition Ibn Charaf qui a édité son premier livre, « La Presse Humoristique en Tunisie ».
Il a été l’auteur de nombreux ouvrages dont « Deux siècles de Théâtre en Tunisie », paru en français puis dans une version arabe. Il avait publié des livres sur de grands écrivains français dont « Chateaubriand devant les ruines de Carthage », « Alexandre Dumas à Tunis » et « Guy de Maupassant ».
Il avait également, collaboré dans plusieurs journaux tunisiens dans les deux langues arabe et française, dont le journal Le Temps dans lequel il a assuré entre autres rubriques : « Le lundi de Moncef Charfeddine » (à l’époque il y avait aussi le Temps hebdomadaire qui paraissait le lundi). Paix à son âme.
Ahmed NEMLAGHI