Loin de toute sorte de diffamation et selon des standards bien déterminés, le groupe Facebook intitulé « Mauvais plan Tunisie », comprenant environ 197.000 membres, permet aux internautes de raconter leurs mauvaises expériences et de signaler les adresses déconseillées.
Les publications rédigées et publiées par les membres, examinées et approuvées ensuite par l’administration du groupe, sont toujours accompagnées d’une trace ou d’une preuve à l’appui : des vidéos, des images, des factures ou des captures d’écran.
D’autre part, il convient de noter que l’ordre chronologique et la filtration par sujet organisent l’acceptation de ces publications.
De quoi s’agit-il exactement ?
Il s’agit la plupart du temps de la divulgation des arnaques liées aux ventes\services en ligne, à la vente conditionnelle surtout dans les cafés, aux publicités mensongères dans les divers espaces commerciaux ou dans les grandes surfaces, ainsi qu’à l’exposition, vente ou distribution des articles périmés ou mal finis par différentes marques alimentaires, de vêtements, produits cosmétiques, etc…
Parfois, il s’agit aussi du désordre et de l’indiscipline dans certains établissements ou administrations étatiques et privés, ce qui engendre automatiquement la perturbation par rapport aux intérêts des citoyens et des clients.
Un refuge virtuel pour partager les conseils et les expériences
Citer sa mauvaise expérience dans « Mauvais plan Tunisie » représente une chance pour savoir les procédures qui doivent être suivies, pour trouver une personne (ou plus) ayant vécu le même incident, et même pour recevoir des compensations.
D’ailleurs, la pression exercée en permanence par cette solidarité virtuelle a amené, à plusieurs reprises, les responsables ou les propriétaires à justifier la situation et à présenter des excuses aux clients lésés.
« Les marques signalées exercent leur droit de réponse »
Skander Trabelsi (fondateur et administrateur du groupe)
« Créé en juillet 2021, Mauvais plan Tunisie est né du besoin de dénoncer, de manière exceptionnelle, originale, diverses arnaques et divers dépassements qui sont devenus monnaie courante dans un contexte de crise socio-économique », a martelé Skander Trabelsi, administrateur et fondateur du groupe, lors d’une interview accordée au Temps NEWS.
« Bien qu’il y ait plusieurs autres groupes similaires sur la toile, Mauvais plan Tunisie avait l’intention de créer une nouvelle démarche contrairement à ce qui existait déjà, a-t-il déclaré, soulignant qu’il ne s’agit pas seulement d’un échange d’informations mais aussi d’un échange d’expériences par rapport à ce que les membres ont vécu, accompagné de preuves et de détails prouvant la validité des mésaventures en question ».
En marge des moments du départ, Skander nous a confié qu’il a fait beaucoup d’efforts pour promouvoir et faire connaître son groupe, et qu’il a été interdit de publier dans des pages appartenant à certaines radios privées par exemple, sous prétexte qu’il partageait des liens de publicité et ainsi de suite. Quant aux règlements, il a souligné qu’une opération de sélection et de vérification stricte s’applique, conformément à l’ordre interne du groupe, à la réception de chaque réclamation.
Et d’ajouter : « Les faux profils sont automatiquement détectés et filtrés, les commentaires hors sujet, irrespectueux et agressifs sont tout le temps contrôlés et supprimés, et ceux qui tiennent à poster des commentaires pareils finissent à un certain moment par être bloqués temporairement, en parallèle, les personnes concernées reçoivent des messages expliquant pourquoi ils ont été bloquées. »
En ce qui concerne les adresses et les marques signalées, le groupe tient à les contacter et à garantir leurs droits de réponse s’ils ont une autre version ou des clarifications à publier, selon ses dires. Et malgré l’interaction positive en général, Skander Trabelsi a indiqué, en outre, qu’il reçoit parfois des messages de menaces de poursuite en justice, sauf qu’il est sûr que rien d’illégal ou d’injuste n’a été diffusé ou publié sur le groupe.
Aussi, peut-on déduire, à la lumière de cette interview, que le succès et la popularité de ce groupe sont visiblement dus à sa neutralité, à sa stratégie bien étudiée et à son activité catégoriquement non commerciale et gratuite.
Admettons, entre autres, que cette expérience accompagnée de plusieurs expériences pareilles, représente l’un des côtés positifs des réseaux sociaux et prouve également que son usage permet, lorsqu’on veut, d’assurer des services dans un cadre commun régi par des disciplines et des principes qui ne permettent pas autant que possible d’affecter quiconque.
Rym CHAABANI