Depuis 2019, la Tunisie connait une compagne de propreté sans précédent, initiée par de jeunes citoyens pour donner suite à des opérations bénévoles de nettoyage organisées dans les différents gouvernorats du pays (Tozeur, Gafsa, Sfax, Gabès, Kasserine…). L’action #nadhef_bledek a en effet été lancée sur les réseaux sociaux pour témoigner de la prise de conscience citoyenne. Ces initiatives ont suscité une grande adhésion sur l’ensemble du territoire où de nombreux citoyens, des jeunes et des moins jeunes, ont pris part à ces opérations en procédant au nettoyage des rues, à la collecte des ordures, à l’embellissement des villes, à la plantation…

Sauf qu’avec l’apparition de la crise sanitaire du Coronavirus, la crise des ordures…  la propreté des villes a perdu des points à cause du comportement des citoyens.

« Le citoyen, première pierre de l’édifice »

A cet égard, dans le cadre du Programme de la propreté et la protection de l’Environnement, une grande campagne de propreté a été lancée dans plusieurs villes pour reprendre l’action de nettoyage qui a été marginalisée ces derniers temps. En début de cette campagne, la ministre de l’Environnement a affirmé que « Le citoyen est la première pierre de l’édifice. Sans lui, on ne peut rien faire ». Tout en assurant que la sensibilisation sera l’un des volets sur lesquels s’appuie cette campagne. De ce fait les citoyens sont également appelés à s’inscrire dans ce programme ; la propreté étant une responsabilité collective.

En fournissant les moyens nécessaires, il est facile de nettoyer les villes. Cependant, la tâche la plus difficile, est comment préserver cet effort. L’objectif de propreté urbaine se heurte trop souvent au manque de civisme de certains usagers. Quand on parle déchets, les incivilités prennent de multiples visages : encombrants abandonnés ; sacs poubelles sortis après la collecte et jetés partout; bouteilles ou cartons jetés au sol ; gravats déchargés dans un coin de garrigue. Sans oublier, avec un nouveau venu dans la galaxie des déchets urbains : le masque sanitaire dévaste nos rues. Les coups de baguette magique n’existent pas! Une campagne de sensibilisation ne fera pas disparaître les déchets en un tour de main. C’est pour cela, qu’il est impératif d’alerter sur des comportements auxquels nous ne faisons plus attention parce qu’ils sont malheureusement devenus réflexes, de faire connaître les gestes qui comptent et les solutions qui existent, d’appeler au respect de l’autre et faire de chacun de nous le premier acteur de la chaîne de valorisation des déchets.

Tout est dans la sensibilisation

Dans le cadre du Programme de la propreté et la protection de l’Environnement, la Commune de Médenine, en partenariat avec la Délégation Régionale du Développement Agricole et la Direction Régionale de l’Equipement et de l’Habitat, a lancé une campagne de propreté sur la Route de Gabès, la Route de Ceinture et la Route de Ben Guerdane, selon la déclaration du président de la commission média, évaluation et communication de la commune de Médenine, Mongi Ben Rejeb. La campagne, qui a été lancée lundi dernier, se poursuit pendant quatre jours, ciblant un certain nombre de points noirs dans les zones susmentionnées, qui ont été identifiés en concertation avec différents partenaires et habitants de la ville, selon la même source. Ben Rejeb a déclaré qu’au cours de la période à venir, des campagnes similaires seront organisées dans un certain nombre d’autres régions, appelant les citoyens à maintenir la propreté des lieux après leur intervention.

Les initiatives relatives à la protection de l’environnement, à la propreté des villes ne seront efficaces, qu’avec l’active participation des citoyens. C’est pour cela, que nous devons intensifier les campagnes de sensibilisation. Surtout que dans le contexte actuel de crise économique, ces campagnes coûtent cher à l’Etat. Il est donc de notre devoir à tous de respecter cet effort et faire de sorte qu’il soit durable. Il est temps de changer les mentalités. « On ne peut applaudir d’une seule main »

Leila SELMI