Ancienne conseillère à la communication de Kais Saied dès son élection Président de la république, notre consœur Rachida Enneifer a fait long feu au Palais de Carthage. (A préciser que la formule « faire long feu » veut dire en français : ne pas durer). On impute son départ à un coup fourré de l’ex-omnipotente directrice du cabinet présidentiel, Nadia Akacha. Celle-ci aurait, d’ailleurs, été l’instigatrice d’un nettoyage par le vide opéré autour du Président. Plusieurs conseillers en ont fait les frais, à l’instar de Abderraouf Betbaieb , lequel a néanmoins choisi, après le tournant du 25 juillet, de rallier les rangs du mouvement « Citoyens contre le coup d’Etat ».
En revanche, Rachida Enneifer a été parmi les premières à appuyer Kais Saied, descendant même dans la rue et s’alignant contre les manifestations hostiles au 25 juillet.
Rachida Enneifer en sait des choses. Après son départ sur la pointe des pieds, pas une seule fois elle n’a mis la personne de Saied en équation.
Or, on doit bien se douter qu’elle représente pour ainsi dire « une petite boîte noire ». Avec cette scabreuse affaire des enregistrements « fuités » de Nadia Akacha, Rachida Enneifer publie un statut sur sa page facebook où elle déclare se mettre à la disposition du Ministère public, c’est-à-dire, à la disposition du Parquet.
De ce côté-là, on n’en sait pas plus. Plusieurs voix se sont élevées pour que le Parquet se saisisse de l’affaire, puisqu’il y est question d’ordre public impérieux, selon la terminologie juridique, ce qui est susceptible d’enclencher systématiquement l’action publique. L’action, dit-on, est au stade de l’instruction, en attendant confirmation. Toute une minutieuse enquête, en effet. Et cela ne se fait pas au pied levé.
En tous les cas, Rachida Enneifer se met à la disposition du Ministère public pour d’éventuels éclairages, du moins c’est que l’on pourrait supposer à travers son statut.
En d’autres termes, elle en sait des choses…
Raouf Khalsi