En marge du Dialogue National attendu et de la manifestation prévue ce dimanche, le 8 mai 2022, le Temps interviewé le porte- parole Mohsen Nabti dans le but de connaître de près la position du parti par rapport à ces deux sujets.
Le Temps News: Quels sont les principaux messages que le parti veut passer à l’opinion publique et à l’autorité, que ce soit par ce soutien récemment déclaré ou en participant à la marche du 8 mai?
Mohsen Nabli : Je remercié les citoyens qui ont appelé à la marche du 8 mai, c’est un appel citoyen, populaire et ouvert, et soulignant qu’il ne s’agissait pas d’un appel d’un parti ou d’une organisation en particulier.
Le Courant Populaire ne peut que soutenir le slogan de la responsabilisation soulevé par cet appel à manifester, depuis le 25 juillet et même avant, que la responsabilisation représente « le passage obligatoire » vers l’État de droit et des institutions, car il n’est pas possible de construire un État si la primauté de la loi n’existe pas et s’il n’y a pas de responsabilisation par rapport aux crimes commis contre les Tunisiens, y compris le terrorisme, le blanchiment d’argent, l’envoi des jeunes vers des zones de tension, la falsification des élections ou la corruption de toute nature.
La culture de l’impunité établie au cours des dernières années a tenu l’État en otage du lobbying et de la corruption.
Nous avons réitéré , à travers un communiqué publié le 4 mai courant, notre soutien à tous les appels à une sortie le 8 mai pour faire pression en faveur de la demande de responsabilisation judiciaire de tous ceux qui sont impliqués dans les assassinats, le terrorisme et la corruption politique et financière.
Par rapport au dialogue national, le courant populaire se considère-t-il concerné ? Et surtout que les critères évoqués par le Président de la République restent flous par rapport aux composantes et aux partis auxquels la participation est ouverte et possible ?
Le mouvement populaire a rejeté l’appel au dialogue en novembre 2020 en estimant que le dialogue à l’époque était un processus absurde et insensé, car la solution ne peut pas venir par le dialogue de l’intérieur du système mais le contraire est également vrai, et c’est pourquoi les actions de 25 ont été soutenues par le parti. D’ailleurs, ce soutien existe toujours et nous sommes prêts à faire tout notre possible pour que ce processus continue, atteint ses objectifs et surmonte tous les obstacles existants, a-t-il déclaré.
Quant au Dialogue National actuel ou plutôt attendu, il a considéré qu’il s’agit de toutes les forces nationales qui, , ne sont pas seulement représentées par les partis; mais aussi par les agriculteurs, les étudiants, les intellectuels, (ect..) qui sont notamment concernés à leur tour par le dialogue et par ce nouveau » pacte social « .
Il aurait été préférable que le Président annonce le dialogue immédiatement après la consultation, Notre proposition récemment lancée et adressée au Président de la République, est devenue facile à appliquer.
Nous avons aussi appelé le Président à annoncer la composition du Comité juridique pour la gestion du dialogue national et exigé que ce Comité tienne une série de réunions régionales et centrales avec les forces politiques et civiles et des événements populaires des partis, des organisations, des personnalités nationales, des universitaires, des étudiants, des chômeurs, des intellectuels, des athlètes, des journalistes, des commerçants et des travailleurs des secteurs productifs tels que les agriculteurs et les industriels.
Une Journée Nationale sur les contenu et les axes principaux du dialogue est-elle envisageable?
Le président en a facilité le processus en faisant participer les quatre organisations qui pourraient superviser un dialogue central et régional et faire participer toutes les catégories mentionnées à travers leurs branches existant dans toutes les régions du pays, et comme ça, le référendum et les élections mêmes gagneront une légitimité et une légalité d’avantage.
Cette idée peut même être réalisée dans le cadre d’une une Journée Nationale du Dialogue National à travers toute la Tunisie où les axes généraux et les contenus principaux y seront discutés et proposés. Le Courant Populaire ne cherche pas à marquer la présence au palais de Carthage, mais souhaite plutôt que le peuple tunisien ait l’occasion d’exprimer son point de vue dans le cadre d’une » consultation élargie « .
Recueillis par Rym Chaabani