Ça fait maintenant plus de deux jours que la colère et le mécontentement règnent au village de Ouled Jaballah-Melloulech, situé dans le gouvernorat de Mahdia. La coordination des petits agriculteurs de la région a publié un communiqué datant du 7 mai courant, pour exprimer son intention d’escalade et d’adoption de nouvelles formes de protestations si les autorités concernées ne réagissent pas à leurs préoccupations et demandes.
Les actes de protestations ont commencé par une montée au créneau des éleveurs qui ont décidé, en signe de protestation, de ne pas vendre du lait aux complexes existant à Melloulech. Ensuite, ces derniers ont versé tout le lait qu’ils ont devant le siège du gouvernorat de Mahdia.
Les manifestants ont également passé à fermer un certain nombre de magasins de volaille appartenant aux mêmes propriétaires des entreprises produisant et vendant des aliments pour bétail (fourrages ). Et finalement, un sit-in a été lancé ce lundi devant le siège de l’unité laitière centrale « Vitalait ».
Quelle est l’origine de ce problème ?
Le problème est dû notamment à la hausse du prix des fourrages combinés d’environ 300 dinars par tonne, ou 15 dinars pour le sac d’alimentation de 50 kg. Ce qui a rendu la situation plus tendue, c’est que cette augmentation est venue à un moment où les agriculteurs souffraient déjà des prix élevés des fourrages et s’attendaient à ce que le gouvernement intervienne pour réglementer le secteur.
Pour sa part, et pour prouver l’augmentation en question et répondre à ceux qui l’ont discrédité, la Coordination des petits agriculteurs à Ouled Jaballah a publié sur sa page Facebook officielle deux photos de deux factures, l’une est ancienne et l’autre est nouvelle, montrant la différence au niveau du prix.
Les revendications fixées par la Coordination :
Parmi les revendications, la Coordination des petits agriculteurs à Ouled Jaballah a exigé les demandes suivantes :
- L’insertion des fourrages combinés dans les matériaux de base et les prix et fixer une marge bénéficiaire ne dépassant pas 5%
- L’établissement d’une loi pour revaloriser le prix de production (lait, œufs.. etc.) : à chaque fois que le coût de production augmente ( fourrage combiné, fourrage dur…)
Rappelons, en outre, que cette colère, dépendant des mêmes raisons, a été exprimée récemment par les agriculteurs de Sfax, Bizerte, Béja et d’autres régions.
La colère n’exclut pas l’Union régionale et le Syndicat des agriculteurs :
Lors d’une veillée tenue lundi, les membres de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche de Sfax ont été expulsés par de petits agriculteurs portant le slogan « Union à l’extérieur » et soulignant : « L’Union et le Syndicat des agriculteurs ne nous représentent pas ! »
Il convient de noter, dans ce contexte, que le Président de la République avait abordé, ce lundi, cette affaire lors de sa rencontre avec le ministre de l’intérieur, appelant les forces armées de sécurité à se dresser immédiatement contre les spéculateurs, et en particulier contre ceux qui monopolisent les fourrages et considérant que les spéculateurs et les auteurs d’incendies ont le même but, à savoir semer la discorde.
Rym CHAABANI