Les efforts de la Tunisie dans le cadre de la promotion du tourisme sont en train de porter leurs fruits. Après deux ans de crise sanitaire, qui a impacté ce secteur, aujourd’hui le tourisme commence à reprendre son élan. Rappelons que ce dernier représente 7,5% du PIB selon des chiffres de l’INS. Un taux facile à améliorer si l’on focalise plus sur le tourisme durable et écologique. Beaucoup de progrès ont été mis en œuvre pour parvenir à cet objectif. Avec l’aide des investisseurs étrangers, la Tunisie est pour le moment sur la bonne voie.
Cette semaine, l’Association allemande du voyage (DRV) a achevé son «Destination Forum», tenu le 11 mai 2022, clôturant ainsi 7 jours d’un programme soutenu d’excursions et de découvertes du produit touristique des régions du sud de la Tunisie dans au moins 5 gouvernorats : Tozeur, Kébili, Tataouine, Médenine et Gabès, faisant revivre l’espoir d’une reprise du marché allemand. Cet événement d’envergure a été organisé à l’initiative de la Fédération tunisienne des agences de voyages et de tourisme (FTAV), en étroite collaboration avec le ministère du Tourisme et l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), la GIZ, l’agence de coopération allemande, dans le cadre du programme Tounes Wijhatouna, et avec l’apport de la compagnie nationale Tunisair qui a organisé pour la circonstance un aller-retour direct Francfort-Tozeur-Francfort pour le transport de la délégation de 80 agents de voyages et tour-opérateurs allemands venue découvrir une autre composante du tourisme tunisien, à savoir le tourisme saharien.
Pics d’affluences
Cette opération avait également pour objectif de soutenir Tozeur et ses environs et contribuer au retour des touristes dans cette région sinistrée économiquement et socialement par des années de crises successives en tous genres et notamment par la chute des arrivées touristiques au cours de la dernière décennie. A l’unanimité, les participants ont exprimé leur totale satisfaction quant à l’excellence de l’organisation de leur séjour, mais aussi quant à la splendeur des paysages qu’ils ont découverts, à la diversité des activités auxquelles ils se sont adonnés et à «la chaleur extraordinaire de l’accueil des différents habitants croisés».
D’ailleurs, l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT) vient de gagner le prix du meilleur spot de promotion touristique dans le cadre de sa participation aux oscars des meilleurs médias touristiques arabes, un concours organisé par le Centre Arabe des Médias Touristiques, du 9 au 12 mai courant, à Dubai. Ainsi, le spot « Tounes lik » a remporté ce prix pour avoir contribué à développer le tourisme local et à promouvoir les régions tunisiennes et le tourisme alternatif et durable, indique le centre sur son site. L’Office National du Tourisme Tunisien avait lancé la campagne de promotion touristique « Tounes Lik », en décembre dernier, dans l’objectif de promouvoir et d’encourager le tourisme intérieur.
Parmi les points importants de la promotion du tourisme est que ce secteur est une source cruciale de devises pour le pays. Dans un contexte de grave crise économique, cela peut représenter une bouffée d’oxygène pour l’économie tunisienne.
Dans ce contexte, le commissaire régional du tourisme au gouvernorat de Mahdia, Mohamed Boujdaria a prédit que le taux d’occupation des unités hôtelières dans la région, atteindra les 100% au cours du mois de juin prochain. Il a ajouté que la période comprise entre le 10 et le 15 juin 2022 connaîtra un pic d’affluence, avec la possibilité d’égaler les chiffres enregistrés en 2019, année référence où la région avait accueilli 260 000 touristes parmi 9,4 millions voyageurs ayant visité la Tunisie. Par ailleurs, le commissaire régional a affirmé que le nombre de nuitées connaîtra, en conséquence, une augmentation avec notamment l’affluence des touristes venus de l’Europe de l’Ouest réputés pour des réservations supérieures ou égales à une semaine.
Cependant, il est désolant de savoir à travers Leïla Chikhaoui, ministre de l’Environnement, que plus de quatre milliards de sacs en plastique sont utilisés en Tunisie, dont 1,2 importés.
L’autre face de la médaille
Elle a précisé qu’environ huit tonnes de déchets en plastique sont jetés, chaque année, sur les plages tunisiennes, ce qui impacte négativement l’écosystème marin et la santé des citoyens. La ministre a ajouté qu’une campagne de sensibilisation a été lancée, dans le but d’informer les citoyens de la décision d’interdire les sacs à usage unique. Cette inconscience auprès de certains citoyens nuit pas seulement à l’environnement mais aussi au tourisme. La propreté des stations balnéaires est primordiale et de la responsabilité de tous et non pas seulement des agents de la municipalité. D’où l’importance du développement de l’attitude participative du citoyen. Heureusement, que pas mal d’initiatives ont été lancé dans ce sens. Notamment, du 13 au 15 mai 2022, aura lieu une campagne de sensibilisation pour nettoyer toutes les plages méditerranéennes des déchets. Plus de 20 bénévoles vont se mobiliser pour nettoyer la plage des Palmiers à Monastir, en Tunisie. La campagne est organisée par l’Institut national des sciences et technologies de la mer (INSTM) et le Club Marinos-ISBM, dans le cadre de la campagne Clean Up The Med du projet Common, l’une des plus grandes initiatives environnementales méditerranéennes. Clean Up The Med est l’une des plus grandes initiatives environnementales en Méditerranée. Un réseau qui réunit tous les pays riverains de la mer Méditerranée, et qui a pour objectif la lutte contre la pollution marine. C’est une campagne de sensibilisation sur le problème des déchets marins et aussi une occasion pour encourager les actions collectives de réduction des déchets réalisées par les citoyens de tous les pays méditerranéens.
Promouvoir le tourisme en Tunisie est une responsabilité collective. Ce n’est pas seulement à l’Etat de trouver les solutions, mais même les hôteliers, les restaurateurs, les citoyens ont chacun sa valeur ajoutée. Faut seulement y croire, sachant que le tourisme peut contribuer au soutien du développement local. Son pouvoir d’entraînement économique constituera un frein à l’exode rural et au chômage.
Leila SELMI