Par Raouf KHALSI
Un adage dit qu’il n’a pas de fumée sans feu… Peut-être. Soit. Mais des spéculations de cette taille tombent mal. Ghazi Chaouachi(Attayar) y va de son couperet bien préparé. Mohamed Abbou , son maitre à penser, celui-là même qui a exhorté Saied à activer l’article 80, rumine une frustration qui déteint sur son successeur au sein du parti : il se serait vu à la Kasbah. Et, légitimement, à son sens…
Il est vrai que le jeu de jambes du Saied a dérouté tout un chacun. Saied aura fait du contexte un prétexte. Nous voilà partis à l’aventure, vers l’inconnu, quoique, pour lui, tout soit clair et rigoureusement planifié.
En fait, Najla Bouden a-t-elle présenté sa démission au Président, à son mentor ? Commode, un peu trop, elle ne brille pas par ses qualités d’orateur. Elle esquive les micros et les feux de la rampe. Sauf qu’elle travaille de manière acharnée. En fait, c’est une femme qui travaille ses dossiers. Et, ce qui est sûr, c’est qu’elle répugne à s’impliquer dans les gradations doctrinaires. Simple exécutante ? Surtout qu’elle n’a présidé qu’une seule fois le Conseil des ministres. Or, dans son entrevue avec Macron, elle n’a pas eu sa langue dans sa poche.
On raconte qu’elle se prépare pour négocier avec la délégation du FMI qui débarquera à Tunis, la semaine prochaine. Elle cherche par tous les moyens à mener ces tractations à bon port. Or, autant elle est encline (tout comme sa ministre des Finances que celle du Commerce) à arrondir les angles, autant elle subit des injonctions d’un autre type : celles de l’UGTT, et l’obstination de Saied à ne rien céder au FMI, même s’il a parlé de « mesures douloureuses » lors de l’adoption de la Loi de Finances 2022. En fait, tout retombe sur les épaules de la Cheffe du gouvernement. Or, si effectivement, le Président serait en train de la pousser vers la porte, c’est qu’elle ne serait pas aussi accommodante qu’on le dit. Ce ne sont toujours là que des spéculations. Et il n’y a que ça.
Il y en a même qui prétendent détenir le fin mot de l’histoire : le ministre de l’Intérieur et celui des affaires sociales se livrent compétition pour aller à la Kasbah. Sauf que la Kasbah autour de laquelle on spécule, est-elle l’épicentre du pouvoir ? Najla Bouden remettra-t-elle les pendules à l’heure ? S’exprimera-t-elle ouvertement sur ces spéculations ? Et, finalement, quelle est sa marge de manœuvre ?
A moins que tout cela ne procède du parasitage. Là, c’est à Saied de parler. Et, même, pour que le FMI ne se mette pas à spéculer à son tour.