Née le 29 janvier 1960 et décédée le 19 mai 2018, Maya Jribi a laissé derrière elle un héritage politique plein de combats et d’activisme pour les libertés et les droits civiques et sociaux. Une grande militante qui avait commencé son parcours de lutte engagé à l’université, puis à la Ligue tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme (LTDH) et à travers l’engagement continu à la cause palestinienne. L’Histoire retiendra qu’elle était la première femme à occuper un poste de secrétaire générale au sein d’un parti politique en Tunisie.
Ayant élevé toujours sa voix contre l’injustice et l’oppression durant la période de Ben Ali et ensuite durant la Troïka, Maya Jribi représentait une icône aux yeux des Tunisiens et un exemple à suivre pour toute une génération de jeunes activistes du Parti Démocratique Progressiste (PDP) et Al Jomhouri par la suite.
« Maya Jribi? Une école inépuisable de valeurs ! Je me souviens encore de ses encouragements et ses appels adressés aux jeunes pour résister et ne pas désespérer en vue de réécrire la réalité ». C’est avec ces paroles que des jeunes activistes tiennent à exprimer leur reconnaissance en marge cette date commémorative de son départ.
Compte tenu de la phase délicate que traverse le pays, la mémoire de Maya Jribi va aujourd’hui au-delà de l’hommage et des témoignages pour laisser la place à plusieurs interrogations : Comment aurait-elle réagi face à tout ce qui s’est passé et ce qui se passe actuellement ? Aurait-elle été satisfaite du positionnement choisi par certains de ses camarades ? Aurait-elle permis que différents calculs et autres divergences transforment le projet politique pour lequel elle s’est battu en un véritable « fantôme passif » démantelant ses propres structures ?
La réponse se trouve probablement chez les jeunes « démocrates progressistes », qui avaient beaucoup appris d’elle et qui ont été déçus à plus d’une occasion, mais aussi chez quelques anciens militants qui ont décidé de se retirer silencieusement…
Rym CHAABANI