L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a officiellement lancé, jeudi, un nouveau projet « d’appui au développement d’une agriculture biologique durable et résiliente dans un contexte de changement climatique en Tunisie – Biorest ».
Dans son discours de lancement, Philippe Ankers, Coordinateur de la FAO en Afrique du Nord et Représentant en Tunisie, a souligné que l’assistance technique est jugée nécessaire pour que l’agriculture biologique soit un moteur du développement territorial durable et inclusif.
La Direction Générale de l’Agriculture Biologique (DGAB) et le laboratoire officiel de contrôle concerné sortiront de ce projet avec des capacités renforcées, précise un communiqué de la FAO publié, jeudi. Et d’ajouter que l’appui visera également les organisations de producteurs bio et leurs services d’encadrement afin d’innover. La résilience des systèmes de production agricole biologique sera renforcée face au changement climatique, les ressources naturelles seront utilisées de manière plus efficace et durable.
Le secteur de l’agriculture biologique jouit d’un positionnement remarquable dans la stratégie de développement de l’agriculture en Tunisie et contribue à la balance commerciale alimentaire avec une contribution en 2021, de près de 20% des exportations agricoles totales tunisiennes, rappelle la FAO, estimant que la consolidation de cette place est en voie d’être renforcée grâce au lancement officiel de ce nouveau projet qui sera réalisé avec l’appui financier fourni par la Coopération Suisse.
La Tunisie est classée en tête des pays exportateurs des produits biologiques, mais ceci n’occulte pas le fait que le secteur reste confronté à des défis structurels et des contraintes majeures.
Pour Patrik Zimmerli, représentant de la Direction de la Coopération à l’Ambassade de Suisse, ce projet vient à point nommé pour accompagner les efforts du gouvernement tunisien vers plus de résilience au changement climatique.
Développer l’agriculture biologique est une réponse adéquate et représente une des meilleures solutions pour l’adaptation au changement climatique et offrir de nouvelles opportunités économiques aux producteurs travaillant à l’échelle familiale, a-t-il indiqué.
Dans son allocution d’ouverture, Samia Maamer, Directrice Générale de l’agriculture biologique au Ministère de l’agriculture des ressources hydrauliques et de la pêche, a, pour sa part, mis en avant les performances de ce secteur qui se démarque par sa plus-value compétitive en terme de qualité de la production.
La Tunisie pays exportateur des produits biologiques bénéficie d’une reconnaissance et équivalence mutuelle indéterminée, reconnaissance accordée par l’Union européenne, la Confédération Suisse et le Royaume Uni, a-t-elle fait savoir. Et de rappeler qu’en Tunisie, plus de 7500 producteurs sont actifs, sur plus de 300.000 Ha de superficies certifiées bio.
L’exportation des produits bio basés essentiellement sur l’huile d’olive et les dattes biologiques a permis de réaliser un chiffre d’affaires de plus de 700 Millions de dinars en 2021.
La vision nationale à l’horizon 2030 projette de positionner ce secteur en modèle international soutenu par une meilleure gouvernance et une diversification des produits autres que les produits bénéficiant d’une reconnaissance à l’échelle internationale (Huile d’olive, dattes…) tout en épousant la dynamique actuelle des huiles essentielles, de caroube, de légumes, des produits de la chaîne de valeur des figues de barbarie et de produits d’épicerie fine qui d’année en année, se positionnent sur les marchés internationaux.