En réaction aux premières interventions de Ahmed Najib Chebbi sur l’idée et les détails du Front de salut national (« Khalas Watani »), l’un des anciens jeunes militants au PDP et Al Jomhouri a publié une lettre ouverte intitulée « Respectons notre historique et nos morts », indiquant qu’il s’agit à la base d’un projet politique proposé par le politicien Monji Ellouz et directement adopté par la regrettée Maya Jribi.
Cette version, appuyée et confirmée par les témoignages d’autres anciens membres et sympathisants d’Al Joumhouri, avance que le même concept avait été proposé dans un autre contexte politique complètement différent et surtout par une autre personne qui a quitté la vie et ne peut pas se défendre aujourd’hui, à savoir Maya Jribi. Comme par hasard, et après le grand tollé suscité par cette lettre sur les réseaux sociaux, la page Facebook du propriétaire a été attaquée puis piratée, et la publication incluant les détails de cette histoire n’est plus accessible.
Il convient de noter, dans ce contexte, que la déclaration constitutive de ce front s’est déroulée lors d’une conférence de presse tenue ce mardi. Composé de 10 mouvements et partis, y compris : Ennahdha, Parti Amal, Coalition d’El Karama, Kalb Tounes, Mouvement citoyen contre le coup d’État, cette nouvelle entité politique se prépare pour se diriger, après le sud-est (Médenine, Tataouine), vers le sud-ouest (Tozeur, Gafsa), selon les dires de Nejib Chebbi.
Lors de son allocution, Chebbi a indiqué que Saied a des intentions d’instrumentaliser l’autorité judiciaire ainsi que les dossiers des deux martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi dans le but d’arrêter des dirigeants politiques de premier rang. « Il me rappelle des erreurs commises par le président Bourguiba à la fin de sa vie lorsqu’il a perdu le contrôle des choses en 87, et lorsqu’il a arrêté des dirigeants de la direction islamique, dont Ali Larayedh, il a arrêté ensuite le dirigeant syndical Habib Achour, et puis le militant Khemaies Chamaoui…» a-t-il, entre-autres, ajouté.
Cette comparaison, émise un jour avant la conférence de presse du comité de la défense de Belaid et Brahmi, et quelques jours après les décisions de l’interdiction des voyages à l’encontre de Rached Ghannouchi et 17 autres dirigeants Nahdhaouis, confirmerait-elle les prévisions qui pencheraient vers la possibilité de passer aux arrestations quant à l’affaire connue médiatiquement par « le dossier des services secrets du mouvement d’Ennahdha » ?
Rym CHAABANI