Ce qui se passe actuellement à l’Etoile du sahel, est sans la moindre extrapolation subjective, alarmant voire même préjudiciable pour, non seulement, l’image du club sahélien mais essentiellement sa pérennité.
De l’avis des observateurs évérés proches de l’ESS et même du paysage footballistique national, jamais l’Etoile du sahel n’a connu une telle « fusion explosive » entre dérapages managériaux, opacité gestionnaire, déficit communicationnelle, le tout accentué par l’atrocité d’une crise financière à la teneur tellement alarmante qu’elle touche le standing et la dignité d’un club historiquement référentiel qu’est l’Etoile sportive du sahel.
Ce constat est fondamentalement amer au point de reléguer au second plan les performances et les résultats sportifs qui sont l’essence même de l’existence et du quotidien des clubs, ce qui est le paroxysme de la décadence.
Le « projet » Maher Karoui loin d’être SMART !
Pour diriger ou reprendre une œuvre déjà en difficulté il ne suffit pas d’avoir de la volonté qui reste une donnée aléatoire, mais surtout des moyens, un tableau de bord progressif et surtout « raisonnable » et une cohérence dans ses approches. Et c’est la raison pour laquelle, le procédé gestionnaire le plus réussi en matière de gouvernance à travers le monde est sans aucun doute le modèle SMART( S : Spécifique, M : Mesurable, A : Atteignable, R : Réaliste, T : Temporel).
On n’est certainement pas en train de livrer des leçons de managérat mais il est de notre devoir professionnel d’attirer l’attention sur les distorsions qui peuvent enfreindre la marche d’une entité aussi représentative que multidimensionnelle qu’est l’Etoile du sahel.
En effet, ce qui est paradoxal d’ailleurs, c’est que l’actuel président de l’Etoile par le bais d’un programme-projet annoncé en fanfare rappelant celui d’un chef de parti politique, s’est fixé comme objectif- qui s’est avéré d’ailleurs non atteignable en référence au concept SMART ci-dessus cité- à engager le club sahélien sur la voie de l’excellence et de la grandeur en mettant en place une série de projets touchants tous les secteurs : sportif, logistique, infrastructurel, communicationnel, de quoi faire « saliver » le large public de l’ESS.
Sauf que, 9 mois après son investiture à la tête de l’Etoile, Maher Karoui n’a pas réussi à tenir même pas une seule de ces promesses hallucinantes, lui qui tablait sur 350 mille adhérents(le Barça ne disposait que 90 mille !)- voici une autre approche loin d’être Réaliste toujours par rapport au SMART- et qui annonçait dès sa première apparition médiatique avoir à sa disposition d’entrée un contrat de sponsoring de 1,8 millions d’euros par an sur cinq ans. Finalement, il s’est contenté de collecter les fonds générés par les dons du public étoilé devenu le seul mécène du club pour subvenir aux besoins financiers gigantesques d’une Etoile à la charge économique déjà colossale. En fin de compte, c’est bien le public de l’Etoile qui est au service de son président et pas l’inverse.
Maher Karoui ou l’art de créer le vide autour de lui !
L’une des techniques abécédaires en termes de management opérationnel, c’est que dans les moments de disette économique, il faut valoriser et surtout humaniser davantage l’approche communicationnelle à l’adresse de ses partenaires et collaborateurs, un vecteur essentiel dans la promotion d’une procédure de sauvetage du club.
Là aussi, le président de l’ESS semble rater le coche et échouer spectaculairement dans son œuvre puisqu’outre la réticence de toutes les personnalités charismatiques appartenant à l’ESS à le soutenir dans son œuvre, on a enregistré une cascade de démissions au sein même de son bureau directeur, à commencer par Amine Raies qui a jeté l’éponge depuis quelques mois déjà en passant par le vice-président Taoufik Zahrouni qui n’est toujours pas démissionnaire officiellement mais qui s’est permis une première dans les annales en se faisant embauché par le club Emirati de Beni Yes en tant que directeur sportif !!!.Pour finir cette fois-ci d’une manière officielle, par la récente démission de Kais Ben Ahmed, membre élu et président de la commission juridique du club, qui vient tout juste de quitter le navire.
Autant de démissions qui pourront engendrer dans les tous prochains jours la dissolution de tout l’establishment de Maher Karoui en cas d’officialisation de la démission de Taoufik Zahrouni ou même celle de Kamel Ben Othmane, l’autre membre élu et qui s’apprête lui aussi d’après des échos concordants à jeter l’éponge dans les prochaines heures.
En bref, c’est le chaos total qui règne en ce moment à l’Etoile qui donne l’impression d’un navire sans commandement où les joueurs et les staffs techniques des différentes sections sont laissés pour compte et dénués de tout vis-à-vis ;subissant les frais d’un président qui a échoué sur toute la ligne et qui a n’a surtout pas réussi à assurer son rôle fédérateur.
Hatem REGAIEG