Une grève générale devrait paralyser la Tunisie jeudi 16 juin. La Fédération générale du Transport a annoncé les dispositions de la grève générale qui sera observée par les sociétés relevant du ministère du Transport dans le cadre de la grève générale du secteur public et des institutions publiques. La Fédération générale du Transport a affirmé que les agents de la Société de transport de Tunis (TRANSTU) et les sociétés publiques de transport terrestre seront en grève du 15 juin à minuit jusqu’au 16 juin à minuit. Sont, également, concernés par cette grève, les agents de l’Office national de l’aviation civile et des aéroports, Tunisair, la CTN, l’Institut national de météorologie et l’Agence technique de transport terrestre.
Cette grève va engendrer un blocage au niveau de toutes les compagnies aériennes tunisiennes et étrangères dont les avions ne pourront ni décoller ni atterrir. Cette grève générale a été décidée fin mai dernier. Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’UGTT, a affirmé que la détérioration du pouvoir d’achat des travailleurs et la hausse des prix sont à l’origine de la prise de décision de la grève. Mais qu’en est-il des répercussions ? Et si malgré la grève rien ne change ? Devrions-nous nous attendre au pire ? Cette grève utilisée comme forme de pression, aura de lourdes conséquences économiques. Nous sommes déjà en pleine crise, l’impact de cette grève sera plus handicapant pour l’économie. Nous sommes en pleine saison touristique et avons un nombre important de touristes qui arrivent quotidiennement en Tunisie. Les vols annulés même pour une journée, affecteront négativement le secteur du tourisme. Plusieurs touristes risquent d’annuler leurs vacances à cause de cette grève. Pourtant en ce moment, nous avons besoin de ces touristes qui font entrer les devises au pays et font travailler les hôtels, les restaurants, les bars, les agences de location… De plus, même les compagnies étrangères qui seront impactées à leur tour, pourraient par conséquent diminuer le nombre de leurs vols vers la Tunisie pour éviter ce genre de risques. Sur le plan humain, qu’en est-il des urgences ? Les personnes qui doivent rentrer ou partir pour se faire soigner d’urgence ne pourrons pas le faire.
Ça se paie cher
Et puis, le transport ne concerne pas seulement les passagers, mais c’est aussi une quantité énorme de marchandises dont certains ont une date restreinte de péremption. Qui assumera à la fin la responsabilité de toutes ces pertes ?
Sans parler de l’image du pays qui sera mise en jeu. Cette instabilité politique et cette grève générale ne pourra que nuire au pays. Et fera fuir les touristes, les investisseurs… Cette grève malheureusement pourrait nous enfoncer encore plus dans la crise puisque ce n’est pas seulement la grève des transports mais de tout le secteur public. Un jour de chômage général, on le payerait sûrement cher. On se demande si c’est la solution idéale pour changer les choses ? Où est-ce vraiment le bon moyen de pression surtout que tous les Tunisiens ne sont pas favorables à cette grève ? Une chose est sûre : malgré toutes les « bonnes intentions » derrière cette décision de grève, les répercussions seront lourdes de conséquences. Et donc, on sera toujours dans un cercle vicieux de crise qui n’en finira pas. Le bras de fer entre l’UGTT et le gouvernement ne fera qu’enfoncer la Tunisie encore plus dans le gouffre. En attendant un miracle pour un probable accord, les Tunisiens risquent de mourir de faim pour de bon.
Leila SELMI