Il est une expression couramment utilisée par pratiquement tous les entraineurs prenant le train en marche et nouvellement intronisés aux commandes des affaires techniques : » je ne dispose pas d’une baguette magique pour tout améliorer en un temps record et je table sur l’apport de toutes les parties prenantes gravitant dans le giron du club pour m’aider dans ma tâche! ».
Poker Gagnant de Hamdi Meddeb
Cette théorie vient d’être irrémédiablement démentie ce dimanche au stade Olympique de Radès et de la manière la plus cinglante, la plus magistrale. Les résultats et surtout la manière de jouer de l’Espérance étaient à la dérive de l’avis de tous les observateurs. Un groupe de joueurs errant sur les pelouses comme des âmes en peine, les jambes plombées, l’esprit ailleurs, totalement déconcentrés de leur sujet, en un mot complètement méconnaissables. A titre d’exemple, Hamdou Houni se présente sous deux versions : pâle avec les » sang et or » pétillante avec son Equipe Nationale nous rappelant ses débuts fracassants avec l’Espérance. Devant une situation aussi délétère, Hamdi Meddeb pourtant assurant à ses protégés les meilleures conditions de confort, sonna la fin de la récréation. Le péril devenant menaçant avec risque pour la première fois d’une saison blanche pour les siens. Appel à l’enfant prodigue Nabil Maaloul qui répondit au cri du cœur sans la moindre hésitation.
Métamorphose hallucinante en une semaine
Pourquoi le renier, tous les observateurs ne donnaient pas cher de la peau des « sang et or » devant le CA pour plusieurs raisons : Une seule séance plénière pour Maaloul le samedi avec ses nouveaux protégés, les revers itératifs accablant lourdement les joueurs habités par la peur torride aux tripes de passer à côté de l’évènement, la victoire la veille de l’Union Sportive Monastirienne contre l’Etoile Sportive du Sahel leur chipant pour la première fois leur leadership en les détrônant de leur fauteuil. Mais c’était sans compter avec l’étoffe exceptionnelle d’un certain Nabil Maaloul. En une petite semaine, il dépensa des tonnes de salive, des discussions entre quatre yeux en groupes et en aparté haranguant les garçons, les boostant à fond la caisse, ravivant la flamme en eux, leur faisant retrouver leur identité, leur ADN, leurs gènes de » gladiateurs ». Le résultat fut hallucinant avec des joueurs sans la moindre exception complètement métamorphosés à 180°, se dépensant sans compter, mouillant abondamment le maillot, allant sans rechigner aux charbons, disputant chaque balle comme s’il y allait de leur propre vie, consumés par le feu sacré de la rage de vaincre avec une grinta et une insatiabilité renouvelées. Nous ne citerons particulièrement aucun joueur, tous ayant été au même niveau d’abnégation, de surpassement, se don sans compter de soi. Un homme a été derrière cette magique transformation : Nabil Maaloul en guise de remerciement à ses couleurs qu’il a portées, à son public qui l’a ovationné, à Hamdi Meddeb qui a cru en lui.
Mohamed Sahbi RAMMAH