Notre organisme parvient dans tous les cas de figure à garder une température stable en dehors de la maladie bien entendu. Entendre, qu’il gèle en plein hiver ou que la canicule soit suffocante, notre température interne ne bouge pas d’un iota. Le maintien de cet équilibre thermique est assuré par une sorte d’horloge biologique complexe intitulée « Thermorégulation ». Relater son mode de fonctionnement et les facteurs qui interfèrent pour sa stabilité serait fastidieux, trop technique et à la limite ennuyeux pour les non scientifiques.
70% d’eau pour notre organisme et pour la terre
Une curiosité à relever, notre poids corporel est constitué de 70% d’eau au même titre que la surface de notre planète où la terre ferme ne présente que 30% contre 70% alloués aux mers ,océans, glaciers. C’est vous dire l’importance capitale que joue l’eau dans notre quotidien. A titre d’exemple, un être humain peut tenir longtemps sans se sustenter à l’inverse de ses besoins vitaux de s’hydrater faute de quoi son pronostic de survie serait grandement mis en jeu. Autre précision, un sujet au repos ne fournissant aucun effort perd une moyenne de 1,5 litre d’eau en pertes sensibles (urines, selles, salives) et insensibles (évaporation). Ces pertes étant très riches en sels minéraux : Sodium (Na+), Chlore (Cl -) et potassium (K+) essentiellement. Lors d’un exercice physique intense en ambiance chaude, l’organisme peut perdre un litre d’eau par heure et par mètre carré de la surface corporelle, équivalant à 3litres et à quelques 4% du poids corporel par heure ! Le débit sudoral (sueurs) de 3 litres par heure ne peut être observé pendant plus de quelques heures avec son maximum se situant pour les marathoniens par exemple à 15 litres. Dépassé ce seuil, bonjour les dégâts.
Risques encourus par l’exercice en ambiance chaude
Avant d’énumérer les risques encourus par les adeptes de l’exercice en pleine canicule, soulignons que plusieurs paramètres doivent être pris en considération dans cette affaire : La température ambiante, le degré hygrométrique (humidité), la vitesse du vent, la quantité totale de radiation.
__Les crampes
Premiers signes annonciateurs que la stress thermique s’est installé. Les joueurs du haut niveau et même ceux du dimanche au quartier en savent un rayon. Ils concernent les muscles durement sollicités avec pertes minérales massives et déshydratation. Un premier signe d’alerte à ne point occulter. Placer le sujet dans un endroit frais et lui donner à boire abondamment de l’eau fraiche ou de préférence une solution salée.
__L’Epuisement
C’est un palier supérieur de gravité caractérisé par la fatigue, l’essoufflement, l’étourdissement. S’en suivent des nausées et vomissements altérant davantage les pertes en sels minéraux (Na+, Cl-, K+). La peau pourrait être fraiche et moite ou au contraire chaude et sèche. Effondrement de la tension artérielle (Hypotension) avec un pouls faible voire filant (introuvable) et rapide. Elévation de la température mais qui ne dépasse jamais les 39°. Il faut d’urgence extraire le sujet de l’ambiance chaude en lui interdisant toutes les activités physiques pour le restant de la journée. Le placer dans un milieu frais en soulevant ses pieds. Lui administrer de suite une solution salée comme réhydratation vitale avec 1 cuillerée à soupe de sels dans 500 millilitres d’eau.
__Le coup de chaleur (Une urgence médicale)
La température est supérieure à 40°, absence de sudation (sueurs) avec une peau chaude et rêche, hypotension avec perte rapide de la conscience pouvant aboutir rapidement au coma avec convulsions. Les signes annonciateurs de ce tableau gravissime (prodromes) étant un comportement incohérent, une soif intense, des nausées, vomissements, crampes. C’est la résultante de la défaillance totale des mécanismes de la thermorégulation.
S’agissant d’une urgence médicale absolue, plonger carrément le corps dans de l’eau froide ou à défaut le couvrir d’un drap mouillé, le ventiler et lui passer par voie intraveineuse des solutés salés en plus de la tentative de les lui administrer par la bouche « per os » quand son degré de conscience lui permet d’ingurgiter le remède.
Nos jeunes sportifs dangereusement exposés aux périls
Nous avons à maintes reprises attiré l’attention des responsables de la programmation pour les compétitons des jeunes avec des rencontres se déroulant en pleine canicule à partir de 11h du matin pour les « Elites » jusqu’aux alentours de 17h pour les minimes, cadets, juniors ,écoles! Ce faisant, des centaines voire des milliers de gosses sont inexorablement exposés à la mort par insouciance d’une frange de nos décideurs se prélassant dans leur luxueux bureau climatisé et envoyant allègrement nos enfants au péril.
Mohamed Sahbi RAMMAH