La nouvelle constitution demeure un sujet qui préoccupe l’opinion publique. Le projet relatif à la nouvelle constitution est paru, le jeudi 30 juin 2022, dans le Journal officiel de la République tunisienne (JORT).  Il suffit de parcourir les chapitres et les alinéas d’abord, pour se convaincre que c’est la rupture avec le parlementarisme. Les réactions des parties politiques, des professeurs de droit constitutionnel, des organisations nationales varient entre ceux qui approuvent entièrement, ceux qui rejettent tout en bloc et ceux qui émettent des réserves, notamment le parti Ennahdha qui n’a publié aucun communiqué ou dévoilé aucune position jusqu’à présent.

La commission administrative de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) tenue samedi à Hammamet a laissé le libre choix à ses adhérents de participer ou pas au référendum du 25 juillet et de voter pour ou contre la nouvelle constitution. Le secrétaire général de l’UGTT Noureddine Taboubi a indiqué dans une déclaration aux médias, qu’après avoir examiné en profondeur le contenu de la nouvelle constitution, la commission administrative a décidé de laisser le libre choix à ses adhérents de participer ou pas au référendum et de voter pour ou contre la nouvelle constitution.

Taboubi a affirmé que la commission administrative a chargé le bureau exécutif de la centrale syndicale de publier un communiqué comportant un éclaircissement de la position de l’UGTT et une lecture critique du projet de la nouvelle constitution. Dans ce contexte, il a précisé que la nouvelle constitution dispose de plusieurs points positifs dont notamment les droits et libertés publiques et individuelles et le droit syndical. Il a souligné que certaines failles ont été relevées dans ce projet de constitution dont l’accaparement du pouvoir par une seule personne et l’absence de mention du caractère civil de l’état.

La membre du comité des Affaires sociales et économiques de la commission consultative pour une nouvelle République, Fatma Mseddi s’est contenté d’indiquer, dans un statut rendu public le 30 juin, que le projet de la nouvelle constitution a été modifié. « Où est le chapitre économique ? Où sont les travaux de la commission ? », s’est interrogée Mseddi dans un autre statut publié sur sa page officielle le 1er juillet.

Plusieurs citoyens ont réagi, à leur tout, au statut pour le moins « énigmatique » du constitutionnaliste et membre de l’Instance consultative pour une nouvelle République Amine Mahfoudh en relation avec le projet de la nouvelle constitution. Mahfoudh s’est contenté de publier, le 1er juillet, les paroles de la chanson Agatha de Francis Bebey.

« Agatha, ne me mens pas
Ce n’est pas mon fils
Tu le sais bien
Ce n’est pas mon fils
Tu le vois bien
Ce n’est pas mon fils
Même si c’est le tien. »
Certains observateurs et médias ont analysé les paroles de la chanson et ont estimé que Mahfoudh désavoue le projet de la constitution.
En somme, vingt-trois jours nous séparent du référendum et les positions de plusieurs parties politiques ne sont pas claires jusqu’à présent. Certains observateurs parlent même d’un véritable « calme avant la tempête »…

Ghada DHAOUADI