A peine libérés de l’étau asphyxiant qui leur a été imposé ces deux dernières années par la propagation fulgurante du Covid 19 avec toutes les astreintes et autres privations qui en découlèrent, voilà que nos pairs de foncer tout droit les yeux fermés vers une situation similaire voire plus grave et pour cause. La faute incombe incontestablement, comme nous le démontrerons par la suite, à nos autorités prenant l’affaire avec des pincettes, l’évoquant laconiquement du bout des lèvres quand l’occasion se présente autant dure presque jamais !
200 mille cas au quotidien en France
Partout dans le monde, c’est le branle-bas de combat. Tous les médias d’être mobilisés pour sensibiliser leur population sur la recrudescence du phénomène mettant en garde leurs ressortissants à prendre les précautions idoines pour freiner la propagation galopante de cette pandémie. Le virus nouvelle version « AB 5″ étant connu contrairement aux souches précédentes par son extrême rapidité de contagiosité même à distance. En France à titre d’exemple, tous les JT de mentionner le nombre faramineux d’atteintes au quotidien avoisinant les 200 mille cas en une seule journée. Cependant, le tropisme pulmonaire étant relativement épargné par ce nouveau variant, les lits d’Oxygène et/ou de réanimation ne sont pas tellement sollicités. L’affaire se résumant en une élévation de la température, des céphalées (maux de tête), une voix enrouillée, une gorge sèche, un nez bouché avec un écoulement en continu et des salves d’éternuements fort gênants. Non » médicalement » traités, ces patients présentent alors des complications sévères avec apparition d’une toux perpétuelle perturbant le nyctémère et rendant le sommeil aléatoire voire impossible. Des symptômes pris à la légère par plus d’un argumentant leur mépris de ces signes d’appel comme suit : Le Covid 19 est définitivement éradiqué, j’ai été vacciné à deux voire à trois fois donc je suis immunisé, ce sont des signes légers de la grippe car je me suis exposé au climatiseur voilà 24 à 48h (argument massue revenant comme leitmotive à tous les coups), à la TV personne n’en parle et puis personne dans les médias ne porte de masque !
Les cabinets privés submergés
A dire vrai et à voir de plus près, nos statistiques quotidiennes sont sous-estimées et ne révèlent guère l’ampleur réelle du nombre d’atteintes. Une affluence massive cette dernière dizaine chez les médecins de libre pratique à raison en moyenne de trois cas par jour au fait il arrive à certains praticiens de soigner jusqu’à cinq voire davantage en en une seule journée. Multipliez cette moyenne par le nombre de cabinets privés et vous aurez une idée à minima de la prévalence de cas de contaminés sans tenir compte des consultations externes des hôpitaux, dispensaires, cliniques privées et surtout des sujets optant pour l’automédication ou les conseils « boiteux » des infirmiers des quartiers et autres auxiliaires pharmaceutiques.
Un ras le bol préjudiciable
Les tergiversations des autorités concernées à foncer la pédale au plancher dans une campagne de sensibilisation s’explique probablement par leur intime conviction que nos pairs sont saturés, las à la limité dégoutés et rangés des voitures des précédentes draconiennes restrictions qui leur avaient été imposées ces deux dernières années avec risque accru de ne plus y adhérer. Distanciation physique, port de la bavette, aération des espaces, désinfection à l’alcool hydroalcoolique ou au savon vert (noir), abolition des accolades et embrassades, limitation des attroupements à trois personnes, interdiction de la tenue des cérémonies, exhibition des pass-sanitaires…confinement, etc. A la décharge de certaines familles, les retombées néfastes et très lourdes endurées par les mesures coercitives anciennes : Pertes d’emploi, chômages, régression scolaire et redoublement, agressivité, divorces, viols, dépressions nerveuses collectives prenant dans leurs mailles du filet plusieurs membres d’une même maisonnée. Autre motif d’atermoiements : Ne pas saboter la saison touristique.
Une stratégie à reconsidérer
Nous sommes à l’orée d’une saison estivale riche en cérémonies : mariages, circoncisions, fiançailles, soirées de félicitations pour le Bac, la neuvième, la sixième, l’Aïd et le retour des lieux saints prochainement, etc. Déjà certains médecins nous rapportent une flambée sensible justes 48h après la proclamation des résultats du Bac. Il serait souhaitable qu’une campagne musclée soit orchestrée à tous les niveaux. Des spots publicitaires inondant nos médias avec les recommandations basiques et aisément applicables que nous venons de citer plus haut. Il est inconcevable dans la foulée que le port du masque préconisé et conseillé ne soit pas appliqué par les donneurs de leçons (?) continuant à vaquer devant les caméras à leurs besognes et autre activités politiques sans la moindre protection à la : » Faite ce que je vous dis mais ne faites pas ce que fais ! »
Frontières passoires
Toutes nos frontières ne sont plus protégées et sont largement ouvertes à tous les itinérants sans la moindre vérification sanitaire, sans le moindre contrôle. A titre d’exemple (cas véridique), une Tunisienne connue positive aux Etats Unis (PCR positive) est rentrée au pays ces dernières 48h sans le moindre problème. Bien sûr une fois à la maison parmi les siens elle a pris le soin de s’isoler et de suivre sa thérapie. Mais combien de personnes foulant notre sol National porteurs des symptômes de cette pathologie et refusant de s’auto-étiqueter Covid 19 et de se comporter une fois parmi nous comme s’ils étaient sains? Il est grand temps que des cellules sanitaires soient réactivées à toutes les entrées de notre sol pour un filtrage rigoureux des arrivants PCR à l’appui et à leur charge. A leur charge également la période d’attente dans un hôtel limitrophe le temps que les résultats de la PCR soient connus (12 à 18h). Sains, ils continuent leur chemin, atteints, direction vers une unité hospitalière pour la période de confinement estimée pour ce variant AB 5 de 7 à 10 jours. Faute de quoi, le malheureux souvenir voilà deux années de refaire surface quand nous ouvrîmes par cupidité nos frontières contrairement à ce qui se passait ailleurs encouragés par le » zéro cas « . Nos responsables tablant alors sur l’affluence de 12 mille touristes qui ne vinrent point. Par contre ce faisant, ils mirent en péril la vie de 12 millions de nos pairs avec une moyenne de 200 pertes humaines quotidienne…Allons-nous retenir la leçon ce coup-ci ou persévérer dans notre entêtement, notre pédantisme, notre insouciance ?
Mohamed Sahbi RAMMAH