La ville de Bizerte a vécu lundi soir (18 juillet 2022) l’ouverture de la 39ème session de son Festival International. Cet événement de taille, attendu impatiemment par les nombreux fidèles après une absence marquée par la pandémie du Coronavirus, a été d’un succès remarquable.

La cérémonie d’ouverture s’est tenue au sein d’un amphithéâtre relooké et rebaptisé à la mémoire de feu Abdelhafidh Ben Aissa. Dans un espace ancré à l’intérieur de la muraille du fort d’Espagne, au cœur de la vieille médina, enivré par les douces senteurs de l’encens et marqué par la renaissance de son histoire et de celle de la ville surnommée par le passé la Venise de l’Orient. le public bizertin a cédé aux transports nostalgiques des années d’antan. Grâce à une musique essentiellement inspirée du patrimoine mais agréablement déridée et adaptée aux tendances et aux goûts musicaux modernes, les fidèles se sont laissé bercer par les notes renouvelées, l’histoire recréée et la jeunesse d’antan revécue dans une atmosphère agréable.

Baptisé « Baba Slouma » en hommage à l’auteur-compositeur-interprète bizertin et ancien directeur du Conservatoire régional de Bizerte Slim Baccouche, décédé en octobre 2020 après une lutte contre le Coronavirus, ce spectacle a offert une ouverture assez remarquable sur la ville de Bizerte et sa région à travers chants et musiques puisés dans le patrimoine musical bizertin avec un spectacle grandiose sonore et visuel réunissant près de 95 artistes, tous issus de la région de Bizerte.

D’ailleurs, les chanteurs Béchir Jebalia, Farouk Slaoui et autres artistes n’ont pas manqué avec des voix chaudes et profondes d’interprèter remarquablement des morceaux musicaux de malouf dans le maqâm raml el maya, suivi d’une série de chansons Atiq dont « Aliha Zahi » et dont la musique avait connue le mariage d’instruments à cordes comme le violon et la guitare avec des instruments de percussion nettement plus nombreux dans cette soirée folklorique qui a remarquablement enchanté l’assistance qui s’est enivrée du plaisir de goûter aux saveurs nouvelles de ses produits locaux.

Tels que des mets appétissants faits avec des épices exotiques, des titres comme « Nouzraniète », « Taranim », puisé du patrimoine de feu Slim Baccouche, comme  « Abdelwahed moula safsaf », « Sidi Ali Hattab », « Ya Salah tol aâlia », « Cheikh Baba Aâleya », « Lella Manoubia »,» ou encore « Ya Sayida ya naghara » ont été présentés sous un jour musical nouveau qui était loin de déplaire.

Les maestros Farouk Slaoui, Béchir Jebalia et le metteur en scène Lotfi Turki ont fait preuve d’une grande ingéniosité quant à la réalisation de cet important spectacle. Ce spectacle d’ouverture, par le biais d’un grand recueil artistique et par une recherche sincère de la qualité, a été d’un succès considérable qui a plu au public autant qu’il l’a ému. L’occasion aussi d’apprécier les compétences talentueuses de la région aussi bien à donner un spectacle typiquement bizertin qu’à le produire. Car cette ouverture fut en effet une production autonome du festival analogue à celle des précédentes grandioses opérettes qui avait été mise en œuvre par le défunt maestro Slim Baccouche et dont les disciples ont remarquablement honoré sa mémoire.

Notons qu’avant le coup d’envoi de la soirée, la direction du festival a tenu à honorer la mémoire de feu Abdelhafidh Ben Aissa, le père des projets culturels dans le gouvernorat de Bizerte, en rebaptisant à son nom le théâtre de plein air de Bizerte. Une minute de recueillement a été observée, par la même occasion, à la mémoire du martyre de l’armée nationale Larbi Smida.

                                                                                                      Larbi MDAISSI