L’Observatoire national pour la défense de la civilité de l’Etat a souligné que l’abandon du principe de l’Etat civil dans la nouvelle constitution et l’omission de prévoir des principes universels des droits de l’homme représentent « un danger » pour la l’Etat tunisien et conduiront à « un recul dans le statut des droits et des libertés ». Il a appelé à une mobilisation pacifique en vue de réinscrire ce principe dans le corps de la constitution et de veiller à son application dans la réalité.
Dans une déclaration publiée, mercredi, l’observatoire s’est dit « profondément étonné » de la déclaration du président de l’Etat, Kaïs Saïed à un média public dans la soirée du 25 juillet, dans laquelle il a indiqué que « l’Etat civil n’a pas sens » et que « le concept d’Etat civil a été évoqué dans une perspective de manœuvres ».
Face à ces propos, l’observatoire tient à préciser que l’Etat civil est celui qui est fondé sur la citoyenneté, la volonté du peuple et la suprématie de la loi, tel que clairement défini par l’article 2 de la Constitution de 2014, rappelant que ce principe « n’est pas une manœuvre mais plutôt le pur produit d’un long combat des forces progressistes et modernistes amorcé depuis le sit-in de 2013 contre les tentatives de l’islam politique d’instaurer les fondements de l’Etat religieux. »
L’observatoire tient à souligner que la consécration de la civilité de l’Etat signifie sur le plan politique, « se fier à la volonté du peuple en tant que seule et unique source de légitimité du pouvoir sans distinction de sexe, de religion ou d’appartenance idéologique. »
Cette acception signifie également, sur le plan juridique, que le droit de l’Etat est celui du « droit positif loin des interprétations finalistes de de la charia ou de toute autre référence religieuse », a fait savoir l’observatoire.