Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 28 juillet 2022, au siège du SNJT, les manifestants arrêtés et agressés le 22 juillet courant, ont donné leurs témoignages concernant ce qui s’est passé et ce qu’ils ont vécu à la présence de quelques membres du comité de défense composé des avocats suivants : Bassem Trifi, Yosr Lourimi, Ghassen Ghribi, Ilyes Ben Sedrine, Hamadi Henchiri, Fathi Rebai, Safouen Jouili.
Wael Naouar, agressé et arrêté pendant environ 23 heures avec 10 autres personnes, a indiqué qu’ils ont été « agressés et torturés dans les locaux du ministère de l’Intérieur, à El Gorjani et dans les postes de la police », notant que les avocats membres du comité de défense et les membres de l’INLUCC ont été empêchés de les visiter. « Seulement 5 manifestants ont été accusés d’outrage à un fonctionnaire public alors qu’il n’y avait aucune autre accusation justifiant l’arrestation du reste », a-t-il expliqué.
Agressée alors qu’elle était en train de couvrir la manifestation, la journaliste Yosra Chikhaoui a raconté les détails de son agression. Selon son témoignage, la journaliste s’est évanouie après qu’un agent de police l’a giflée. Elle s’est déplacée à l’hôpital où on lui a donné un certificat de repos de 5 jours. Il s’agit à cet égard, d’une agression gratuite d’une journaliste qui portait son dossard et était en train de filmer ce qui se passait dans le cadre de son travail. Rappelons, dans ce contexte, que Mohamed Yassine Jelassi, président du Syndicat national des journalistes tunisiens, a été à son tour agressé et qu’il a fallu lui fournir des soins de premiers secours pour qu’il puisse rentrer chez lui.
Pour sa part, l’avocat et le vice-président de la LTDH Bassem Trifi a mentionné que le comité de défense déposera des plaintes pénales et des rapports auprès de l’inspection générale au ministère de l’intérieur contre tous les agents et responsables sécuritaires qui ont, d’après ses mots, « commis des crimes contre les jeunes ».
« Pour M. le Président de la République qui est à la tête de toutes les autorités, nous lui présenterons un rapport, pourvu qu’il réagisse à notre requête. Nous n’avons jamais été silencieux face aux abus auparavant, et ce n’est pas maintenant que nous allons nous taire » a-t-il ajouté, imputant la responsabilité au ministre de l’intérieur. « Si la justice tunisienne ne réagit pas à l’affaire, on se dirigera vers les tribunaux internationaux », a-t-il menacé.
Bassem Trifi a affirmé, par ailleurs, que la manifestation était autorisée, considérant qu’il s’agissait aussi d’un ciblage direct de certains activistes de la société civile de la part des agents de sécurité.
Rym