Le ministre des Affaires étrangères Othman Jerandi a officiellement convoqué, ce vendredi 29 juillet 2022, la chargée d’affaires de l’ambassade américaine à Tunis, Natasha Franceschi, au siège du ministère, sur fond d’indignation tunisienne (autorités, société civile, communauté politique et population) suite au communiqué du secrétaire d’Etat américain concernant le processus politique en Tunisie, mais aussi et surtout face aux récentes déclarations, pour le moins que l’on puisse dire « incongrues », du futur ambassadeur des États-Unis en Tunisie.
Othman Jerandi a fait part à la chargée d’affaires de l’ambassade US du « grand étonnement » de la Tunisie face à ces déclarations et ces communiqués qui « ne reflètent en aucun cas la réalité de la situation en Tunisie », et encore moins les efforts déployés depuis le 25 juillet 2021 pour la restructuration de la vie politique sur des bases solides afin de répondre aux aspirations du peuple tunisien, réformer les déboires cumulés de la dernière décennie et bâtir un véritable régime démocratique basé sur l’équité, l’égalité et le respect des droits de l’homme garantis par la nouvelle constitution.
« La posture américaine ne reflète en aucun cas les liens d’amitié entre les deux pays et les relations de respect mutuel », souligne Jerandi. « Des propos qui ne respectent pas les règles et les bases de l’accord de Vienne sur les relations diplomatiques. Il s’agit d’une ingérence inadmissible dans les affaires nationales. », a-t-il notamment martelé.
Le communiqué ministériel rappelle, par ailleurs, que la Tunisie veille à préserver des relations distinguées avec tous les pays, conformément aux constantes de sa politique étrangère et les exigences des relations internationales basées sur l’égalité entre les Etats. La Tunisie est attachée à sa souveraineté nationale et à l’indépendance de sa décision. Elle refuse toute remise en cause étrangère de son processus démocratique irréversible, ni des choix et de la volonté de son peuple. « Une volonté exprimée en toute transparence et avec une large majorité à travers les urnes, et ce, conformément aux normes internationales d’usage sous les yeux des observateurs internationaux. »