Info du jour : 26.000 tonnes de maïs sont en route pour le Liban. Le déblocage des ports ukrainiens permet à Kiev d’entamer lundi ses exportations de céréales, avec le départ d’un premier bateau du port d’Odessa conformément aux termes de l’accord international avec la Russie signé à Istanbul. Un accord qui devrait permettre d’atténuer la crise alimentaire mondiale…

« Le navire Razoni a quitté le port d’Odessa à destination du port de Tripoli au Liban. Il est attendu le 2 août à Istanbul. Il continuera sa route vers sa destination à la suite des inspections qui seront menées à Istanbul », a annoncé le ministère turc de la Défense. Selon le ministre ukrainien de l’Infrastructure Oleksandre Koubrakov, le bateau est chargé de 26 000 tonnes de maïs. Il devrait arriver à l’entrée du Bosphore mardi à la mi-journée, a estimé Yörük Isik, spécialiste du suivi des mouvements des navires sur le Bosphore et dans la région.

La reprise des exportations de céréales ukrainiennes, une première depuis l’invasion russe en février, est « un soulagement pour le monde », s’est félicité le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba. « La journée de soulagement pour le monde, en particulier pour nos amis du Moyen-Orient, d’Asie et d’Afrique, alors que les premières céréales ukrainiennes quittent Odessa après des mois de blocus russe. L’Ukraine a toujours été un partenaire fiable et le restera si la Russie respecte sa part de l’accord », a affirmé sur Twitter le ministre.

Pour sa part, la Russie a jugé « très positif » le départ d’Ukraine d’un premier navire chargé de céréales, conformément aux termes d’un accord conclu à Istanbul pour permettre la reprise des exportations de Kiev, malgré l’offensive de Moscou. Le départ de ce bateau du port d’Odessa (sud de l’Ukraine) est « très positif, une bonne opportunité de tester l’efficacité » de l’accord d’Istanbul, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

De son côté, le chef de l’ONU Antonio Guterres « salue chaleureusement » le départ du premier bateau de céréales ukrainiennes dans le cadre d’un plan visant à lever le blocus russe en mer, a déclaré un porte-parole. « Le Secrétaire général espère que ce sera le premier de nombreux navires commerciaux conformément à l’accord signé, et que cela apportera la stabilité et l’aide indispensables à la sécurité alimentaire mondiale, en particulier dans les contextes humanitaires les plus fragiles », a déclaré l’ONU dans un communiqué.

Dans la foulée, la France a considéré ce premier départ de navire comme une avancée « salutaire » des opérations, lors d’un échange téléphonique entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky d’environ 1h30. A l’occasion de cet appel, le premier depuis le mois de juin, les deux dirigeants ont notamment abordé la question des exportations de céréales qui reprennent en Ukraine avec le départ, ce lundi matin, d’un premier navire chargé de céréales du port d’Odessa.

C’est grâce à l’accord signé le 22 juillet à Istanbul entre des représentants de la Russie, l’Ukraine, la Turquie et les Nations unies que la reprise des exportations ukrainiennes sous supervision internationale est désormais possible. Un accord similaire signé simultanément garantit également à Moscou l’exportation de ses produits agricoles et engrais, malgré les sanctions occidentales.

Ces deux accords doivent permettre d’atténuer une crise alimentaire mondiale qui a vu les prix monter en flèche dans certains des pays parmi les plus pauvres au monde en raison du blocage des ports ukrainiens par le conflit avec la Russie. Selon les termes de l’accord, les navires et leur chargement doivent être inspectés à Istanbul, sous l’autorité du Centre de coordination conjointe (CCC), inauguré mercredi dernier.

(avec agences et médias)