Un article rédigé par la journaliste Ghaya Ben Mbarek et le chercheur Aymen Bessalah présentant un point de vue et une lecture totalement différente de ce qui est exprimé et promu tout au long de cette période, a essayé de traduire à travers un ensemble d’arguments et de faits ce que pensent un nombre de jeunes tunisiens actifs dans la société civile ou dans la vie politique concernant l’état des lieux des processus : révolutionnaire, démocratique et référendaire.
Abordant un ensemble de détails clés depuis 2011 jusqu’à juillet 2022, cet article d’opinion publié à Los Angeles Times s’est basé sur d’autres moyens d’analyses, sur la marginalisation du rôle des jeunes, et aussi sur le fait qu’ils avaient contribué en 2011 à mettre fin au régime de Ben Ali après 23 ans de règne et qu’ils ont toujours participé aux manifestations au cours de la dernière décennie. Il a été noté, en outre, que dans le cadre de la préparation pour les prochaines luttes et batailles, cette jeunesse porte toujours « un sens renouvelé de résistance contre toutes les élites politiques ».
Interviewée par le Temps News, Ghaya Ben Mbarek nous a déclaré que l’idée de cet article était simple et relative à la nature du discours promu dans les médias anglophones sur ce qui s’est passé en Tunisie par rapport au référendum, et qui se focalise à « pleurer » la révolution tunisienne et la démocratie en Tunisie, selon ses dires.
« Nous considérons, moi et Aymen, que c’est faux. Nous voulions rompre avec ces discours en tant que deux Tunisiens essayant de donner une autre idée de ce qui s’est passé en Tunisie et de ce que représente le référendum pour nous. De ce point de vue, nous avons essayé d’exprimer la troisième voie/voix dont nous avons besoin en Tunisie, et nous avons également essayé d’envoyer un message d’espoir et d’optimisme loin de ce qui est promu, notamment la thèse qui proclame la fin de la voie révolutionnaire et de l’expérience démocratique », a-t-elle ajouté.
Rien que pour avoir présenté une lecture non-conforme aux discours dominant à propos de ce qui se passe en Tunisie et du référendum au niveau médiatique, les auteurs de cet article ont fait face à une vague d’attaques et de critiques. D’ailleurs, ce fut le cas de plusieurs autres activistes qui ont essayé de s’exprimer différemment.
Dans ce contexte tendu et acharné, une espèce d’état « hystérique », quasi alarmant, s’empare des réseaux sociaux avec la diffamation, le partage des intox et des rumeurs, les réactions agressives contre tout point de vue différent. Et là, il est clair que les sympathisants de Saied ne sont pas les seuls responsables de ces comportements, mais il s’agit bien évidemment d’une part de ses opposants (incluant différents groupes politiques, activistes et personnalités publiques) qui n’ont pas cessé de pratiquer toute sorte de supériorité et de tutelle sans essayer d’analyser les tenants et aboutissants de l’état actuel des lieux et surtout des messages envoyés par une partie importante des Tunisiens.
D’autre part, ce qui a contribué à attiser cette crise, c’est l’état de déni politique traduit par diverses déclaration, comme celle de Rached Ghannouchi qui a dit récemment lors d’une intervention télévisée que le peuple tunisien « rêve de revivre un seul jour de la décennie soit disant noire », tout en ignorant toute la colère exprimée contre son parti et tous les messages et les slogans levés contre lui dans plus d’une occasion, comme les célébrations du 25 juillet 2021 après l’annonce des mesures exceptionnelles prises par le président Saied et les célébrations tenues le jour du référendum au centre ville.
Rym