Les autorités sanitaires de Taïwan viennent d’annoncer la découverte d’un nouveau virus, après une étude menée par des scientifiques. Ce nouvel agent pathogène, baptisé Langya-Henipavirus (LayV), est apparu dans les provinces chinoises du Shandong et du Henan (nord de la Chine), précise The Independent. Rappelons-le d’emblée : aucune épidémie de LayV n’est actuellement en cours.
D’après les premières informations connues, ce nouveau virus semble proche du SARS-CoV-2 (à l’origine de la Covid-19). Un test réalisé sur 25 espèces animales révèle que le virus a majoritairement été diagnostiqué chez les musaraignes. Ces petits mammifères pourraient donc être un réservoir naturel de LayV. Mais des cas d’infection chez des chèvres domestiques et des chiens ont aussi été détectés en faible proportion.
Selon une étude publiée dans le New England journal of medecine, le 4 août dernier, les patient.e.s présenteraient une forte fièvre, une toux, un épuisement, une perte d’appétit et des douleurs musculaires. D’après les chercheurs, « l’infection dans la population humaine peut être sporadique », ce qui signifie que le Langya henipavirus se propage de manière irrégulière.
Le directeur adjoint du Centre de contrôle des maladies (CDC) de Taïwan, Chuang Jen-Hsiang, a déclaré dimanche 7 août qu’au moins 35 personnes ont déjà été infectées par ce nouveau virus entre avril 2018 et août 2021. Sur ces 35 patients (majoritairement des agriculteurs et des ouvriers), 26 ont été diagnostiqué.es uniquement pour le Langya henipavirus. La plupart des patients infectés étaient âgés de 60 ans en moyenne.
Aucun décès n’a été recensé et aucune transmission interhumaine n’a été signalée pour le moment. C’est pourquoi la situation ne semble pas alarmante, comme le souligne le professeur François Balloux de l’UCL Genetics institute sur Twitter : « S’il n’y a pas de transmission d’homme à homme, on a du mal à imaginer une véritable épidémie, car tout le monde n’est pas exposé à des musaraignes », commente-t-il.
Le LayV fait partie de la famille des Henipavirus. « Cette famille est connue et regroupe notamment les virus Nipah et Hendra provenant de chauve-souris, qui sont surveillés de près chez l’Homme, car ils sont responsables de maladies graves et potentiellement mortelles », précise le virologue Yannick Simonin au Parisien (source 3). Le virus Nipah est notamment connu pour pouvoir se transmettre entre humains et son taux de létalité varie de 40 à 75 %, d’après l’Organisation mondiale de la santé.
À ce jour, il n’existe aucun vaccin capable de contrer ces virus. C’est pourquoi, suite à cette identification, le Centre de contrôle des maladies (CDC) de Taïwan s’est mis en alerte et a annoncé prendre des mesures de suivi du virus et de séquençage du génome. Mais rappelons-le : plusieurs virus émergent chez l’Homme chaque année, sans pour autant provoquer des épidémies.
(avec agences et médias)