Al-Joumhouri a indiqué que le communiqué du ministère de la Justice, publié dimanche, sur les magistrats révoqués est une escalade « injustifiée ». « La réaction du ministère de la justice va compliquer la situation davantage », a averti le parti, appelant à respecter les décisions des tribunaux.
Dans un communiqué, Al Joumhouri a demandé au président de la République d’autoriser l’exécution » immédiate » de la décision du tribunal administratif et de mettre l’appareil judicaire à l’écart de tout tiraillement politique.
Selon le ministère de la Justice, les juges révoqués feront l’objet de poursuites pénales, conformément au décret-loi 35/2022 en date du 1er juin 2022. Mardi dernier, le Tribunal administratif a ordonné le sursis à exécution des décisions de révocation de 57 juges après clôture de l’enquête.
Le porte-parole de la juridiction Imed Ghabri avait déclaré que le premier président du Tribunal administratif s’est basé, en rendant son jugement, sur les résultats des procédures d’enquête qu’il a ordonnées et après avoir demandé aux autorités administratives concernées les éléments justificatifs et la motivation de chacune des décisions de révocation. « Le traitement judiciaire des dossiers de révocation a été effectué en fonction des spécificités de chaque cas « , avait-t-il ajouté.
Le 1er juin dernier, à l’ouverture de la réunion du Conseil des ministres, le président de la République Kaïs Saïed avait annoncé la révocation de 57 juges, pour des suspicions de « corruption et de divers crimes et délits ». Figurent dans la liste des magistrats révoqués, l’ancien président du Conseil supérieur de la magistrature, Youssef Bouzakher, l’ancien premier président de la Cour de cassation, Taïeb Rached, et le juge d’instruction près le Tribunal de première instance de Tunis, Béchir Akremi.
La révocation de 57 juges, en vertu du décret présidentiel n° 516 en date du 1er juin 2022, avait suscité une vague d’indignation de la part des différents corps de la magistrature. En réaction, le président de la République avait tenu à souligner que les juges révoqués ont la possibilité de saisir la Justice, insistant sur la nécessité de » demander des comptes à tous ceux qui ont failli à leur devoir « .