« Si les informations relayées sur une éventuelle modification de la loi électorale courant cette période, c’est-à-dire à dix jours seulement de la convocation des électeurs aux législatives de décembre prochain, se sont avérées vraies, le Parti destourien libre (PDL) ne participera pas à ces élections « contraires aux normes internationales », a averti Abir Moussi, présidente du parti.
Lors d’une conférence de presse tenue, mercredi, à Tunis, Moussi a estimé que la promulgation d’une loi électorale au cours de cette période « contredit les standards internationaux et le code de conduite électorale », élaboré par la Commission de Venise à la demande de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, une instance liée avec la Tunisie par des accords et des programmes de soutien pour la démocratie, les Droits de l’homme, la garantie de la souveraineté et la suprématie du droit.
Elle a ajouté qu’en cas d’organisation des élections législatives, il y aura « une nouvelle opération de fraude qui vise à donner une approbation fictive à un parlement s’apparentant plutôt à un conseil de la choura du califat « , appelant à cet égard, les différentes composantes du peuple tunisien à ne plus céder à leur citoyenneté et à ses droits.
Moussi a mis en garde contre les risques de voir la nouvelle loi électorale exclure le PDL et ses dirigeants, assurant que son parti ne restera les bras croisés et qu’il informera la communauté internationale des violations flagrantes des lois en Tunisie.
Moussi a estimé en outre que le chef de l’Etat est « profondément convaincu que s’il participe à des élections justes et démocratiques, il ne regagnera plus jamais la confiance des Tunisiens ». Motif pour lequel,a-t-elle dit, il s’empresse à élaborer « une loi électorale sur mesure ».
La présidente du PDL a appelé l’ONU « à ne pas reconnaître les prochaines élections législatives et la légitimité de Kais Saîed en tant que président du pays », plaidant pour la tenue d’élection présidentielle dans le respect des principes de la démocratie, du droit international, de la Charte des Nations Unies Nations et des principes de la légalité internationale.
Moussi a par ailleurs saisi l’occasion pour fustiger la réunion qui a eu lieu hier, mardi, entre le chef de l’Etat et le secrétaire général du Mouvement populaire, Zouhair Maghzaoui, qu’elle a qualifié « de partenaire du mouvement Ennhadha au pouvoir », dénonçant à ce titre l’échec du président Kais Saïed à prêter le serment constitutionnel conformément aux dispositions de la Constitution du 25 juillet.