Selon le porte-parole du Syndicat national des forces de la sécurité intérieure, Chokri Hamada, le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, « oeuvre à saper le travail syndical et à l’éradiquer par tous les moyens ».
Il a rappelé que Charfeddine avait publié, en décembre dernier, une circulaire (n°20) interdisant les négociations directes des syndicats sécuritaires avec le gouvernement et avait suspendu les sit-ins pacifiques sur tout le territoire. « Il a délibérément œuvré à diaboliser les syndicalistes, les accusant de détournement des cotisations de leurs adhérents », a-t-il ajouté.
Lors d’une conférence de presse organisée, mercredi, par le syndicat, en marge de la réunion extraordinaire de son assemblée générale, le 6 et 7 décembre courant, Hamada a fait part de la décision du syndicat de poursuivre Taoufik Charfeddine en justice en raison de ses déclarations dans les conférences de presse organisées, récemment, par le ministère de l’Intérieur.
Le porte-parole a, aussi, rappelé que le syndicat avait demandé un entretien avec le président de la République et la Cheffe du gouvernement afin de trouver des solutions au problème du travail syndical. S’agissant des montants de cotisation prélevés par les syndicats sur les salaires de leurs adhérents, Hamada a démenti toute opération de prélèvement en dehors du cadre légal. Et de préciser, le montant prélevé ne dépasse par un dinar 500 millimes, « contrairement à ce qui a été dit par le ministre de l’Intérieur ». Le porte-parole a également affirmé que les syndicats sécuritaires continueront d’observer les mouvements de protestation « dans l’intérêt de ses adhérents ».
Le ministre de l’Intérieur avait déclaré, jeudi dernier, lors d’une rencontre avec les médias, au siège du Club de la sûreté nationale, à la Soukra, que les prélèvements des cotisations par les syndicats sécuritaires s’élèvent à 40 millions de dinars par an environ, précisant que depuis janvier dernier jusqu’à ce jour 34 millions de dinars ont été totalisés. Il s’agit de prélèvements « illégaux » dont le ministère ne peut ignorer, avait-il dit.