Le secrétaire général du Parti républicain, Issam Chebbi, a annoncé que cinq partis, à savoir le parti travailliste, le parti républicain, le Courant démocratique, al-Qotb et Ettakatol, ont décidé de boycotter les législatives du 17 décembre 2022.
S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue, lundi, à Tunis, Chebbi a affirmé que la décision de ne pas participer aux prochaines élections législatives procède de la conviction selon laquelle ces élections sont « la dernière et ultime étape de l’agenda politique que le président (Kais Saïed) tente d’imposer au lendemain de son « coup d’état » contre la constitution et la légitimité. »
Il a ajouté que la constitution imposée par Kais Saïed « par la force du fait accompli » est déchue « politiquement, moralement et électoralement », soulignant que l’opposition ne peut aucunement accepter cette dernière étape (élections législatives) ni donner son aval à ce processus putschiste ».
Evoquant le décret-loi électoral promulgué par le président de la République, Issam Chebbi a souligné que « ce texte n’est autre qu’un prolongement du processus amorcé par Saïed depuis qu’il a décrété les mesures exceptionnelles et s’est emparé de la vie politique ».
Elaboré sans concertation avec les partis, les organisations de la société civile ou les instances concernées par le contrôle des élections, ce décret-loi est en symbiose avec la Constitution autocratique de Kais Saïed, a dénoncé Chebbi, ajoutant que le prochain parlement fera office d’un simple bureau d’enregistrement des décisions et des orientations de l’Exécutif et servira d’un organe de façade où il n’y a plus de majorité parlementaire ou de groupes.
De son côté, le dirigeant du courant démocrate, Mohamed Hamdi, a affirmé lors de cette conférence de presse que la feuille de route fixée par le Président de la République et la loi électorale, » ne sont autres que des outils pour perdurer un coup d’Etat contre le processus démocratique ».
Il a mis en garde contre « un parlement émietté et parcellisé dont la vocation ultime serait de faire table rase de la vie politique. »
Nos appréhensions sont bien justifiées, a-t-il fait savoir. Il suffit de lire les dispositions du décret-loi électoral pour se rendre compte du déséquilibre flagrant entre les différentes délégations ainsi que de la manipulation opérée au niveau de la fusion des délégations, a expliqué Hamdi.
Photos : Mounir Ben Brahim