Par Samia HARRAR
Il est sûr de lui, n’est-ce pas, Rached Ghannouchi. Tellement sûr de lui, qu’il se permet, dans une interview menée avec « Al-Jazeera », d’impliquer implicitement, par une injonction qui a des airs très affirmés en revanche, d’appels du pied, en faisant mine de ne pas vouloir y toucher, notre Armée nationale, dans son « jeu » marécageux qui consiste à insinuer que le peuple Tunisien, dans sa grande majorité, allait se rebeller contre Saied, et appeler à son désistement, incessamment, sous peu.
« Incessamment, sous peu, » selon le président d’Ennahdha, est censé tomber pile-poil le 15 octobre 2022. Jour où la Tunisie fête l’Évacuation des dernières troupes françaises, de son sol. Une commémoration qui est censée attiser les cendres, mais cette fois-ci dans une autre direction. Celle qui mène au Palais de Carthage. Et c’est bien évidemment les « Nahdhaouis, et leurs « aficionados » du Front du salut, qui seront chargés de souffler sur les braises. Ce n’est, d’ailleurs pas sans raison, que Ghannouchi évoque une nouvelle colonisation sous le « joug » du régime « autocratique » instauré par Kais Saied. Et de suggérer, avec une candeur « désarmante », que la police et l’armée, n’iront pas tirer sur le peuple pour « défendre » Saied.
Grave, gravissime…
Est-il, d’ailleurs, vraiment sûr de lui, le « Morched », qui cherche à manipuler, pour ne pas changer, l’opinion publique, à l’international, en insistant sur le fait que la « rue » : entendre la majorité des Tunisiens, a retiré sa confiance au président de la République, et qu’une révolte est en train de sourdre, qui culminera à son point crucial, le 15 octobre, c’est à dire dans exactement une semaine ? Ce n’est pas si sûr… Et ce ne sont pas ses nouveaux « alliés » du « Front du salut », qui espèrent renverser la « vapeur » dans son sillage, pour récolter quelques petites miettes du « gâteau », qui pourront, à leur niveau, influer sur la citadelle imprenable qu’est, notre Armée nationale, Républicaine par essence, pour que cette dernière se retourne contre son chef suprême des Armées, pour le faire tomber, afin de faire une « fleur » aux islamistes. Pour cela, Rached Ghannouchi devra se lever très tôt. Ou pas dormir du tout d’ailleurs, car, s’il exerce ses « troupes » à montrer les « dents » le 15 octobre, histoire de semer la panique et la pagaille, dans le pays, afin de faire trembler jusqu’à Carthage, s’il s’imagine réellement que la majorité des Tunisiens, vont marcher sur ses augustes pas, parce qu’ils sont aujourd’hui en très grande difficulté socio-économique, il se fourre le doigt dans l’œil. Et pas que jusqu’au coude. Parce que, et il l’apprendra à ses dépens, même s’il a fait miroiter la possibilité, pour la frange Nahdhaoui, qui ne l’aurait plus en sympathie depuis un bon moment, qu’il était prêt à céder la présidence du parti, au moment « opportun », à l’un de ses « fils » ou « filles », dans l’objectif de leur donner des semelles de « vent », pour qu’ils soient solidaires, le jour « J », et appellent au renversement du régime de Saied, ces derniers pourront très vite comprendre, quand bien même le mot d’ordre, a finalement été lancé d’y aller « franco », c’est à dire quoiqu’il en coûte, qu’ils ne pourront jamais pousser l’Armée, à commettre l’irréparable. Cela ne veut, cependant pas dire, qu’ils auront « carte blanche » pour semer le chaos…