Des Tunisiens venant des différentes régions du pays ont participé, samedi, à une marche populaire organisée par le « Front du Salut » (« Al Khalas Watani ») pour dénoncer la « politique de l’Etat » qui a conduit à « la détérioration de la situation économique et sociale depuis l’annonce, le 25 juillet, des mesures d’exception ». Ils ont, aussi, dénoncé un « traitement négatif » par l’Etat du dossier de la migration irrégulière, appelant à « faire chuter le coup d’Etat » et au « départ » du président de la République. La manifestation est partie de l’Avenue Habib Thameur, à Tunis, en direction du Théâtre municipal à l’Avenue Habib Bourguiba.
Les participants à la marche ont brandi des slogans contre le président de la République Kaïs Saïed et les décrets présidentiels promulgués depuis l’annonce des mesures exceptionnelles. Les participants ont dénoncé le pouvoir de décision unilatéral du chef de l’Etat et les décisions présidentielles qui, selon eux, ont « aggravé » la situation économique et sociale du pays et poussé les Tunisiens à « se jeter en mer pour chercher un meilleur avenir ».
Les manifestants ont, en outre, condamné le traitement par le pouvoir en place du « drame de Zarzis », après la noyade de migrants tunisiens irréguliers, à bord d’une embarcation. Dans une déclaration à l’agence TAP, Jawher Ben Mbarak, dirigeant du « Front du Salut », a indiqué que cette manifestation intervient pour dénoncer la précarité économique et sociale et les conditions déplorables auxquelles font face les Tunisiens, soulignant que « plusieurs autres mouvements sont programmés pour la période à venir ». Il a, également, rappelé que la position du « Front du Salut » n’a pas changé concernant le boycott des prochaines élections. « Le front ne va pas reconnaître les résultats et les institutions qui en découleront », a-t-il affirmé.
Pour sa part, le président du « Front du Salut », Nejib Chebbi, a déclaré à la TAP que « le chef de l’Etat a fait de ses opposants des traîtres ». Et s’adressant au chef de l’Etat, il l’a mis en garde contre « une fin » semblable à celle de ses prédécesseurs, « assignés à domicile ou exilés ».
Pour Samira Chaouachi (Qalb Tounes), toutes les forces politiques ont rejoint « le processus anti-coup d’Etat », soulignant la nécessité d' »assainir la vie politique » et d’arrêter « le harcèlement des adversaires politiques ».
De son côté, Imed Khémiri (mouvement Ennahdha) a déclaré que le coup d’Etat du 25 juillet n’a fait que « saboter la justice sociale, la démocratie et les institutions constitutionnelles ».