Une conférence de presse a eu lieu hier, mercredi 26 octobre 2022, à la cité de la culture, pour présenter le Centre des Arts Jerba un nouveau projet culturel et artistique, imaginé et produit par l’artiste tunisien Fadhel Jaziri, se situe entre Guellala et Sedouikech au sud-est de l’ile de Djerba.
Fadhel Jaziri a annoncé que ce projet qui dépasse les 30 milliards, se veut un espace de création artistique, avec son théâtre de plein air de 3000 places tourné vers la mer et ses espaces couverts de 7000 m2, destiné à créer et à donner à voir des spectacles de musique, danse, théâtre, du cinéma, des expositions, des dégustations culinaires… et à organiser et à accueillir des rencontres en matière de sciences exactes, humaines et sociales.
Il a pour but de proposer une offre artistique nouvelle, avec une programmation festive et contemporaine qui met en lumière la dynamique créative actuelle.
Le confort du public et sa sécurité sont au centre du projet, assurant la fluidité de l’accès des spectateurs et le stationnement des véhicules.
Le centre d’art de Jerba, composé essentiellement d’un théâtre, d’une galerie d’exposition « Terra Bella », ainsi que des espaces nécessaires à ses activités : loges d’artistes, costumerie, locaux administratifs, locaux techniques et de stockage et des unités de menuiserie et de métallerie. Une salle de répétition de près de 1000 m22 en double hauteur, une salle d’enregistrement, une salle de danse et une salle de théâtre… ainsi que des lieux de résidence pour les artistes, sous forme de lofts.
Kmar Bendana, Professeur d’histoire contemporaine, Université de La Manouba a précisé que la loi de centralisation banale et injuste a besoin d’être contrebalancée par une dynamique destinée à impulser des cycles de créativité enracinés dans les régions et nourris par les apports universels et locaux. elle a ajouté que « Le Sud tunisien est l’un des territoires et foyers de connaissance où l’on peut engager un mouvement qui permette de déconcentrer savoirs et arts, de lutter contre les cloisonnements socio-professionnels en comblant le déséquilibre régional. Les moyens existent.
Le premier élément réside dans la création d’un cadre pérenne, le Centre des Arts Jerba, cherche à associer et à faire dialoguer activités créatives et travaux de réflexion et de recherche collectifs. La localisation du Centre des Arts Jerba à Ras Terbella est un facteur déterminant dans l’objectif d’ancrer les questionnements dans l’environnement et d’attirer les curiosités et les regards vers les régions avoisinantes. La proximité de la Libye et du Sud algérien, les ouvertures vers le continent africain constituent, à moyen et long terme, un horizon favorable pour élargir la communication, créer des voies de circulation et proposer des moyens de transmission vers les générations futures.
Sur le plan artistique et littéraire, du point de vue des sciences humaines, sociales, expérimentales et de la nature (dites « dures » ou « exactes »), le Sud tunisien est un réservoir riche. En même temps qu’il s’agit de valoriser davantage ce patrimoine, il est question de fertiliser l’héritage en travaillant à construire un centre de gravité qui capte les énergies productrices, canalise les intelligences et rassemble les volontés créatrices qui seraient attirées par les possibilités offertes par le Centre des Arts Jerba.
L’orientation de l’entreprise est à la fois scientifique, instrumentale, artistique et pédagogique. Ce nœud doit garantir la juxtaposition des disciplines comme il doit assurer les moyens de les combiner dans leurs démarches et de croiser leurs méthodologies respectives, afin de faire émerger des capacités artistiques, de découvrir des problématiques, de développer des points de vue, d’imaginer des modes d’action sur l’environnement naturel et humain.
En s’appuyant sur différents champs de savoir (archéologie, pédologie, géographie, agronomie, urbanisme, histoire, anthropologie, sociologie, linguistique, biologie, médecine, épidémiologie…) et d’imagination (littératureS, cinéma, théâtre, musique, architecture, arts plastiques…), il s’agit de mettre en place des cycles de recherche et des processus de création afin de favoriser l’éclosion d’études et de projets nourris des données de terrain et de la connaissance du milieu environnant, en lien avec le monde et ses transformations, dans le respect des valeurs du vivant.
Cent œuvres de Tahar M’guedmini exposées en exclusivité
Première exposition de l’artiste Tahar M’guedmini à Jerba, sera présentée en exclusivité au centre d’art de Jerba. Une centaine d’œuvres de grand format, les plus récentes produites par l’artiste, où l’émotion se conjugue à la lumière, et l’ampleur des mouvements à la générosité des sujets.
Tahar M’guedmini est l’un des artistes tunisiens les plus réputés, dont les travaux ont acquis une audience internationale et figurent notamment dans les collections du British Museum, de la Ville de Zurich et du Musée d’Art moderne de Tunis. Diplômé de l’Institut supérieur des Beaux-arts de Tunis et de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, lauréat du Prix des Beaux-arts de la Ville de Tunis en 1982, il a vécu à Zurich (Suisse) avant de s’installer définitivement en 1989 à Jerba, son île natale.
La première exposition, de l’artiste organisée à Jerba, sera structurée suivant les démarches artistiques majeures de Tahar M’guedmini : surréalisme, figuration expressionniste, expressionnisme abstrait.
Le vernissage aura lieu le 10 novembre 2022 à la galerie d’exposition Terra Bella, comme premier événement d’inauguration du Centre des Arts Jerba.
Lamia CHERIF