Comme annoncé précédemment par le Temps News, une protestation « contre l’impunité » a été organisée ce mercredi 2 novembre 2022 par la Coalition civile et des mouvements de jeunes et d’étudiants devant le théâtre municipal de Tunis. Interviewé par le Temps News, l’activiste et membre du collectif Baddel (Change), Anis Harrathi a indiqué que leur décision de répondre à l’appel à l’action lancé par la coalition civile et de participer à cette protestation contre l’impunité est fondée sur la conscience du besoin d’accroître la coordination et le travail conjoint entre les différents mouvements de jeunes et sociaux dans le but de « remédier à cette situation ». 

« Quinze mois se sont écoulés et la conviction que la « voie » du 25 juillet est dominée par une logique d’unilatéralisme et d’improvisation dans la prise de décision, grandit de jour en jour chez un grand nombre de Tunisiens. D’autre part, tous les appels au dialogue lancés par des composantes politiques et sociales et des partis (qui n’ont pas été impliqués dans le système de ladite transition démocratique) ont été totalement ignorés. Comme résultat, tout cela a accru le niveau d’ambiguïté et d’incohérence quant à l’avenir du pays, en particulier au niveau socio-économique. Par ailleurs, on n’a pas encore vu un traitement sérieux des dossiers de l’assassinat des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, les personnes impliquées dans l’envoi des jeunes dans des zones de tension ne sont pas encore responsabilisés et les dossiers impliquant plusieurs agents de sécurité, à l’instar des affaires de Omar Laabidi et Abdessalem Zayen, sont toujours bloqués », a-t-il expliqué en soulignant que tous ces facteurs, conjugués à « la démarche répressive et les restrictions exercées contre les activistes et les jeunes participants aux manifestations populaires » les rendent plus conscients de la nécessité d’agir. 

Harrathi a mentionné, en outre, que les membres du collectif  » Baddel » ont pleinement conscience que des tentatives de retour dans des cadres rejetés par les tunisiens sont menées, selon ses mots, par ceux qui défendent encore Ennahdha et ses alliés. « Nous sommes pleinement conscient qu’il s’agit de ceux qui en profitent pour défendre le parti d’Ennahdha et ses alliés et qu’il s’agit notamment de tentatives de retour vers des cadres et des contextes de gouvernance des lobbies, de corruption et des partis responsables de toute une décennie de violence, d’échec, des assassinats politiques et de terrorisme. Mais finalement, nous refusons aussi ce scénario et nous sommes à la fois convaincu que la solution ne peut pas être représentée par une voie caractérisée d’ambiguïté et fondée sur le monopole de toutes les autorités en mépris flagrant des principes les plus fondamentaux du système républicain. A la lumière de toutes ces données, nous croyons qu’il est nécessaire aujourd’hui de créer un cadre de coordination entre les groupes de jeunes, les mouvements sociaux, les organisations nationales et les associations afin d’envisager la création d’une nouvelle alternative différenciée par rapport à ces deux voies », a-t-il ajouté. 

Rym