Les structures syndicales représentant les propriétaires de taxis individuels ont organisé un sit-in mardi devant le palais du gouvernement à la Kasbah, demandant au gouvernement d’adopter le décret n° 2220 relatif à l’octroi des permis de taxis individuels et de le publier au Journal officiel. Ces coordinations syndicales au nombre de 20 environ, représentant les différents gouvernorats de la république, ont appellé aussi, à solutionner rapidement les problèmes du secteur des taxis en Tunisie, dont notamment «la hausse continue des prix du carburant », selon des déclarations de manifestants à l’agence TAP. Elles ont demandé de rencontrer un représentant de la présidence du gouvernement afin d’examiner la problématique de l’octroi de permis de taxis individuels.
Mohamed ben Rejeb, un représentant des coordinations, a souligné, dans une déclaration à l’agence TAP, qu’«il est inacceptable qu’un grand nombre de taxistes n’aient pas de permis, alors que beaucoup d’entre eux ont une expérience dépassant les 15 ans ». D’après lui, « les professionnels du secteur font face à de grandes difficultés, c’est pour cela que la présidence du Gouvernement doit être à l’écoute de leurs véritables préoccupations ».
« Indifférence du gouvernement »
Il a fait savoir que ce mouvement de protestation, organisé par les coordinations affiliées à l’UTICA, sera suivi par d’autres mouvements, n’écartant pas la possibilité d’observer un sit-in ouvert si le gouvernement ne répond pas aux revendications des taxistes, notamment l’augmentation des tarifs. Dans le même contexte, il a indiqué que l’indifférence du gouvernement face aux revendications des professionnels du secteur est inacceptable. Les manifestants ont scandé, à cette occasion, des slogans dénonçant le silence des gouvernements successifs face aux revendications des chauffeurs de taxis, appelant Najla Bouden à rencontrer des représentants du secteur et à œuvrer à faciliter l’octroi de permis de taxis individuels.
Dans une note sur le système de subvention des carburants, l’Observatoire tunisien de l’économie (OTE) a rappelé le mois dernier, que depuis la signature de l’accord sur le mécanisme élargi de crédit en 2016, la Tunisie subit la pression de l’FMI pour lever les subventions sur les carburants pour se diriger vers la « réalité des prix ». De ce fait, depuis le début de l’année, les prix des carburants a augmenté à 4 reprises, la première en février, la deuxième en mars, la troisième hausse le 14 avril et la quatrième le 18 septembre 2022. Une telle mesure, aura de lourdes conséquences sur les coûts du transport qui devront augmenter. Et c’est dans ce contexte, que les chauffeurs de taxis exigent une révision des tarifs et des prix fixés par l’État depuis des années, estimant que les 540 millions de prise en charge affichés sur le compteur devraient passer à un dinar.
Et puis il est absurde comme mentionné par le représentant des coordinations, Mohamed ben Rejeb, qu’un grand nombre de taxistes n’aient pas de permis alors qu’ils ont une expérience dépassant les 15 ans. Mais pourquoi toute cette rigidité alors que le chômage bat son plein ?
Pour plus d’allègements
Et c’est pour cette raison que les chauffeurs de taxi, protestent, face au laisser-aller de l’État face à leurs revendications. Parmi lesquelles, un allégement des prix pour l’achat des voitures de taxi et des pièces de rechange à travers un système de subventions…
Tout le secteur de transport est en difficulté. Un jour ce sont les chauffeurs de bus et métro qui sont en grève, un autre c’est les chauffeurs de taxis. Ils sont tous mécontents de leurs situations qui ne cessent de se dégrader. Et malheureusement, ce n’est que le début d’une longue liste d’autres manifestants qui vont s’insurger contre les mauvaises conditions de travail, la médiocrité des salaires, la baisse du pouvoir d’achat, le non-paiement des salaires… Espérons qu’au fil des jours, les choses changeront pour le mieux parce que pour le moment, il est juste difficile, au vu de ce qui se passe au pays, d’être optimiste.
Leila SELMI