Par Samia Harrar

Dieu est dans les détails. Et il y a des détails qui tuent.

Est-ce que, dans l’affaire de Omar Laabidi, justice a réellement été rendue, lorsque le responsable de la mort du jeune supporter, mort noyé dans un « oued », après avoir été obligé à sauter, par des policiers qui s’étaient lancés à sa poursuite, alors qu’il leur avait dit explicitement qu’il ne savait pas nager, n’a pas été inculpé pour homicide volontaire ? Sachant qu’il aurait répondu au jeune garçon : « saute, et tu apprendras à nager » (taallem oum), et n’a pas intervenu, à aucun moment, pour porter assistance à Omar, qui a dû se débattre désespérément avec les flots qui l’aspiraient avant de » succomber à son funeste destin, devant l’indifférence glaçante de ses « fossoyeurs ? Il n’est pas sûr que ce soit équitable. Et il est permis de comprendre la tristesse des parents, devant ce verdict, qui n’est pas de nature à au moins, apaiser leur chagrin, alors qu’ils attendaient depuis longtemps : c’est à dire depuis ce qui a dû leur sembler une éternité, que les responsables soient écroués.

Il y a maldonne quelque part, et à ce stade-là, il s’agit surtout de tenter de comprendre, parce que cela relève de l’essentiel, la nature du « prisme », par lequel cette affaire a été examinée. Et quelle logique y a prévalu pour que l’inculpation soit nuancée. A savoir, et dans une logique très primaire et il en faut, comment un individu, qui a poussé un autre individu, à sauter dans un « oued », en sachant pertinemment que ce dernier ne savait pas nager, et l’a regardé se noyer, sans lui prêter assistance a-t-il pu être innocenté de l’intention ? Qu’il soit policier, prêtre, ou enfant de chœur, ne peut rien changer à la donne. Il y a préméditation, et donc il y a forcément homicide volontaire. Ou vous n’êtes pas de cet avis ? En votre âme et conscience…