Conjointement avec la campagne annuelle internationale « 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles », la dynamique féministe a annoncé dans un communiqué publié ce jeudi, 24 novembre 2022, son boycott des activités prévues être organisées dans le cadre de cette campagne par le ministère de la famille, de la femme, de l’enfant et des personnes âgées, et ce, en guise de protestation contre ce qui a été qualifié de « silence complice et faible mobilisation de l’état pour protéger les femmes victimes de violences » et l’enregistrement de 4 cas de feminicide en moins d’un mois dans différentes régions de la République récemment.  

« En moins d’un mois, 4 femmes ont été tuées dans 4 régions différentes de la République tunisienne, tuées uniquement parce qu’elles étaient des femmes sous le silence suspect de l’État, et en l’absence quasi total des indicateurs et des statistiques officielles liées aux féminicides. Quatre ans se sont écoulés depuis l’entrée en vigueur de la loi contre la violence à l’égard des femmes, des femmes continuent d’être tuées en raison de l’indifférence des unités compétentes face aux risques menaçant la vie et la sécurité des victimes, de leur incapacité à bénéficier des protections prévues par la loi et du refus des juges, dans la plupart des cas, de répondre aux demandes de protection déposées par les femmes. Cinq années se sont écoulées depuis l’énonciation de la loi que l’État célèbre dans des forums et des événements et ne l’applique pas sur le terrain pour lutter contre le crime de violence sexiste, à cause de laquelle les femmes sont tuées et oubliées. Face à l’inaction de l’État et au silence injustifié, la dynamique féministe annonce son boycott des activités du ministère de la famille, de la femme, de l’enfant et des personnes âgées programmées dans le cadre de la campagne internationale des 16 jours de lutte contre la violence à l’égard des femmes, pour protester contre le silence complice et la faiblesse des actions pour protéger les femmes victimes de violences..», lit-on dans le communiqué récemment publié. 

Dans ce contexte, il est utile de mentionner que les associations signataires de ce communiqué sont comme suit : 

-l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD)

-l’Association Femmes et Citoyenneté El Kef

-l’Association Aswat Nissa

-Le groupe Tawhida Ben Cheikh 

– l’Association Joussour El Kef 

– L’Association des Femmes Tunisiennes pour la Recherche sur le Développement (AFTURD) 

-l’Association Amal pour la mère et l’enfant 

-l’Association Beity

-l’Association Calam

Rappelons, en outre, que cette campagne annuelle et internationale de lutte contre les violences faites aux femmes démarre le 25 novembre de chaque année, depuis 1991, et prend fin le 10 décembre. En 2018, le secrétaire général des Nations Unies a lancé une campagne parallèle intitulée « Tous Unis, d’ici à 2030, pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ». D’ailleurs, la campagne « Tous Unis ! » se consacre chaque année à un nouveau thème. 

Rym Chaabani